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Le racisme déploré à l'assemblée annuelle de l'APN

Mark Taylor / La Presse Canadienne Photo: Mark Taylor

REGINA — Le chef de l’Assemblée des Premières Nations (APN) a ouvert la rencontre annuelle de l’organisation, mardi matin, en livrant un plaidoyer contre le racisme.

Perry Bellegarde a soutenu que les membres des Premières Nations sont la cible d’actes haineux et de gestes violents, une situation alarmante qui doit cesser.

La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a dit partager les inquiétudes de M. Bellegarde et a suggéré de remédier au problème par l’éducation.

«Nous devons nous assurer que nous faisons tout en notre pouvoir pour nous attaquer à cette réalité. Nous devons comprendre l’histoire et les réalités des peuples autochtones dans ce pays», a affirmé la ministre, qui était présente à la rencontre.

M. Bellegarde a cité les réactions haineuses aux accusations portées contre un fermier blanc de la Saskatchewan pour le meurtre d’un jeune Autochtone.

Il a aussi évoqué la contre-manifestation tenue à Halifax lorsque des Autochtones de la Nouvelle-Écosse ont demandé le retrait de la statue du fondateur de la ville. Le gouverneur britannique Edward Cornwallis avait à l’époque offert une récompense pour tout «scalp» de Micmacs.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations a de plus cité les tensions qui existent entre la police et les Autochtones de Thunder Bay, dans le nord-ouest de l’Ontario. La Commission civile de l’Ontario sur la police a d’ailleurs annoncé lundi que le sénateur Murray Sinclair, qui avait présidé la Commission de vérité et réconciliation du Canada, dirigera une autre enquête, cette fois sur la Commission des services policiers de Thunder Bay, justement.

M. Bellegarde soutient que tous les enfants devraient grandir dans un environnement sans discrimination, empreint de dignité et de respect, et que les Autochtones doivent collaborer avec les autres Canadiens pour trouver des solutions. L’avenir peut sembler sombre, mais le Canada est sur le point de faire une percée en cette matière, estime-t-il.

Le chef Bellegarde a par ailleurs évoqué dans son discours d’ouverture l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, qui fait l’objet de critiques. Le chef national a demandé aux membres de l’APN de soutenir la commission dans son travail et de placer les familles des victimes au coeur du processus.

Plus de latitude sur le financement

L’APN et la ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, ont par ailleurs annoncé dans le cadre de cet événement que le gouvernement fédéral avait consenti à apporter des changements pour que les Autochtones jouissent d’un plus grand contrôle sur leurs ressources financières.

À compter d’avril 2018, les communautés pourront ainsi reporter le financement d’une année à l’autre au lieu de rendre l’argent à Ottawa si un projet n’est pas terminé dans l’année budgétaire.

Les Premières Nations et le gouvernement fédéral travailleront également à élaborer une nouvelle méthode de financement pour les services essentiels dans ces communautés. Selon l’APN, en ce moment, Ottawa ne finance qu’une partie de ces services alors que plusieurs communautés sont déjà sous-financées.

De l’eau potable pour une Première Nation

La ministre Bennett a aussi annoncé un investissement de 9,2 millions $ pour remplacer le système de traitement de l’eau dans la Première Nation White Bear, en Saskatchewan, qui est sous le coup d’un avis concernant la qualité de l’eau potable depuis plus de cinq ans.

Les quelque 800 résidants de la communauté n’ont pas pu boire l’eau du robinet depuis 2011.

Le projet devrait être terminé en décembre 2018.

Selon le gouvernement fédéral, en date du 31 mai, il y avait 97 avis concernant la qualité de l’eau potable en place depuis plus d’un an. Ottawa s’est engagé à mettre fin aux avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme d’ici 2021.

L’APN tient son assemblée annuelle à Regina jusqu’à jeudi. L’organisation dit représenter «plus de 900 000 Autochtones dans 634 communautés au pays», mais ne représente pas les Inuits, les Métis et les «Indiens non-inscrits», qui sont regroupés au sein d’organisations distinctes.

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