Bombardier: Trudeau s'est «mis dans le pétrin»
OTTAWA — Le gouvernement libéral n’a que lui à blâmer dans le litige opposant Bombardier à Boeing, a tranché mercredi le député conservateur Maxime Bernier.
L’élu de Beauce a accusé le gouvernement Trudeau de s’être «mis lui-même dans le pétrin» en volant au secours de l’avionneur québécois.
Il a soutenu que l’on pouvait se demander si l’aide financière consentie à Bombardier respectait les règles internationales en matière de commerce.
«Est-ce que ces subventions-là respectent les traités qu’on a signés? Bien, on va le savoir», a dit le pourfendeur de la première heure de l’aide consentie à l’entreprise.
Les libéraux assurent que si, et que tout a été fait dans les règles de l’art.
«C’est cohérent avec ce qui se fait dans d’autres pays, comme les États-Unis avec Boeing», a indiqué en mêlée de presse le ministre du Développement économique, Navdeep Bains.
«Ils ont aussi des partenariats avec le gouvernement américain, alors nous sommes sûrs que notre entente respecte nos obligations internationales en matière de commerce et que les attaques de Boeing sont infondées», a-t-il ajouté.
Et le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, estime que Maxime Bernier manque de patriotisme en refusant de se ranger derrière ce soutien d’Ottawa à l’industrie aérospatiale canadienne.
Les propos du député conservateur sont «déplacés» à un moment «où on dit justement que nous, les Canadiens, le gouvernement fédéral, on va toujours être là pour défendre notre industrie aérospatiale», a-t-il fait valoir en mêlée de presse.
Le député Bernier, lui, a revendiqué son droit à la liberté d’opinion.
«Le premier ministre parle souvent de diversité au Canada, donc nous avons le droit à une diversité d’opinions, et mon opinion (est) que nous avons droit de critiquer ces subventions aux entreprises», a-t-il offert.
Le premier ministre Justin Trudeau a considérablement haussé le ton à l’endroit de Boeing au cours des derniers jours.
Il l’a fait alors qu’il recevait à Ottawa une alliée de taille dans cette croisade, la première ministre britannique Theresa May, qui a promis d’en parler au président américain Donald Trump.
La Grande-Bretagne a aussi un intérêt dans ce litige, Bombardier étant le principal employeur en Irlande du Nord avec son usine de Belfast, où travaillent quelque 4200 personnes. C’est à cet endroit que sont notamment fabriquées les ailes des appareils CSeries.
La décision du département américain du Commerce sur l’imposition de potentielles mesures punitives sur les ventes d’appareils CSeries au sud de la frontière est attendue le 25 septembre prochain.
Boeing estime que Bombardier a bénéficié de subventions indues lui permettant de vendre des avions CSeries au rabais à Delta Air Lines, (NYSE : BA) et demande l’imposition d’un droit compensatoire d’au moins 79,41 pour cent ainsi que d’un droit antidumping de 79,82 pour cent.