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Queen’s Park condamne le «projet de loi 62»

Ontario Premier Kathleen Wynne speaks during a media availability to discuss an energy innovation partnership between Alberta and Ontario at the Alberta Legislature Building in Edmonton on Thursday, May 26, 2016. THE CANADIAN PRESS/Codie McLachlan Photo: Codie McLachlan/THE CANADIAN PRESS

TORONTO — Les députés ontariens ont unanimement condamné jeudi, à l’Assemblée législative, la loi sur la neutralité religieuse adoptée la veille à Québec par le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

Dans un geste plutôt inhabituel, les députés ontariens ont pris quelques minutes, jeudi matin, pour dénoncer cette loi qui prévoit notamment que tous les services publics devront être donnés et reçus à visage découvert — notamment dans les transports publics et dans les hôpitaux. La loi permet toutefois des accommodements raisonnables, accordés à la pièce.

La première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, a rappelé jeudi que l’Ontario et le Québec entretiennent des rapports très étroits mais que sur cette question, les deux provinces divergent radicalement d’avis. Mme Wynne a soutenu que chaque citoyen devrait pouvoir vivre sa vie et ses croyances sans crainte ni discrimination. Elle estime par ailleurs que des lois comme celle adoptée mercredi à Québec sont source de divisions dans la société.

La députée progressiste-conservatrice Lisa MacLeod, porte-parole de son parti pour les questions touchant la Direction générale de l’action contre le racisme, a soutenu qu’il n’y avait pas de place au Canada pour deux classes de citoyens. Selon elle, l’expression de la liberté est toujours affaiblie lorsqu’on lui impose des restrictions.

La porte-parole néo-démocrate en matière de condition féminine, Peggy Sattler, a quant à elle plaidé que la loi québécoise n’avait rien à voir avec la laïcité ou la sécurité publique: elle vise d’abord et avant tout les musulmanes qui portent le niqab ou la burqa, a-t-elle soutenu à l’Assemblée législative.

La veille, le procureur général de l’Ontario, Yasir Naqvi, prédisait que la validité de la loi québécoise serait contestée devant les tribunaux, en vertu de Charte canadienne des droits et libertés.

Philippe Couillard a défendu son projet de loi en invoquant des exigences d’identification, de communication et de sécurité publique. Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec souhaitaient une loi plus stricte sur la laïcité de l’État, avec interdiction des signes religieux pour les agents de la coercition, comme le préconisait notamment le rapport de la commission Bouchard-Taylor il y a près de dix ans.

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