15 M$ de plus pour la santé mentale des jeunes
QUÉBEC — Les jeunes en difficulté pourront bientôt obtenir plus facilement des soins en psychologie, estime le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui a annoncé mardi une aide financière récurrente de 15 millions $ pour l’embauche notamment de 100 psychologues jeunesse.
La mesure vise principalement les jeunes de 18 ans et moins pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ou ayant des démêlés avec la justice.
Des 100 psychologues que veut embaucher le ministre Barrette, 67 fourniraient des services de première ligne dans les CLSC et 32 seraient affectés au secteur judiciarisé. Un coordonnateur national sera bientôt nommé pour s’assurer du rehaussement des services en psychologie.
En entrevue avec La Presse canadienne mardi, M. Barrette a dit répondre à la demande des tribunaux en augmentant de plus du tiers le nombre de psychologues en fonction dans ces secteurs.
Actuellement, a-t-il dit, un jeune en difficulté peut attendre jusqu’à six mois avant de rencontrer un psychologue, alors que la cour établit à 30 jours ou moins le délai requis.
«On est convaincu qu’avec le nombre que l’on met en place pour ce qui est de la DPJ et ce genre de choses-là, on va être dans les 30 jours», a déclaré M. Barrette, en ajoutant qu’un investissement additionnel de 3 millions $ allait permettre l’embauche d’autres professionnels, tels que des orthopédagogues et des travailleurs sociaux, pour aider les enfants de 2 à 9 ans, entre autres.
«La cour nous a souvent reproché le manque de ressources pour ces enfants-là qui peuvent avoir un grand retard d’apprentissage», a-t-il dit.
La mesure est passée inaperçue lors de la présentation la semaine dernière de la mise à jour économique du gouvernement.
Le ministre de la Santé dit vouloir embaucher 100 psychologues rapidement, mais reconnaît que ceux-ci se dirigent souvent vers le secteur privé. Ce sera un défi «d’attraction», selon lui.
Par ailleurs, le Québec n’est pas aux prises avec une «recrudescence» de problèmes en santé mentale chez les jeunes, ajoute-t-il, en précisant que ce sont les ressources souvent «qui ne sont pas au rendez-vous».
Les jeunes Québécois peuvent souffrir notamment d’anxiété, de problèmes d’estime de soi, d’adaptation et de performance, a précisé le ministre Barrette, sans compter la dépression liée au divorce et au déménagement.