L’environnement écarté des débats télévisés
Les thèmes qui seront abordés lors du débat des chefs de Radio-Canada (19 août), et lors des trois face-à-face diffusés sur les ondes de TVA (20-21-22 août) ne font pas l’unanimité.
Les deux stations de télévision ont récemment annoncé que les confrontations entre les différents chefs de partis porteraient sur l’économie, la gouvernance, les politiques sociales (comprenant l’éducation), ainsi que la question nationale et l’identité.
Différents intervenants ont ouvertement critiqué le fait que l’environnement ne fasse pas partie des thèmes principaux, et qu’il ne pourra être abordé que de façon indirecte.
«Je trouve ça sidérant que les télédiffuseurs aient décidé d’écarter cet enjeu aussi important. Personnellement, je ne connais pas beaucoup de causes qui ont réuni des centaines de milliers de personnes comme ça été le cas le 22 avril dernier (Jour de la Terre). C’est à la fois étrange et incompréhensible de voir qu’on ne parlera pas en long et en large de ce qui a mené à la plus grande manifestation de l’histoire du Québec», s’insurge Steven Guilbeault, porte-parole d’Équiterre.
«Les enjeux environnementaux sont des incontournables parce que si on n’adresse pas ces problèmes-là, ce sont nos enfants et nous-mêmes qui en paierons le prix. Heureusement, l’environnement est un sujet transversal. Radio-Canada et TVA peuvent donc encore s’assurer qu’on en discute lors de sous-questions ou de sous-thèmes. Si le tir n’est pas rectifié, nous devrons parler de bourde monumentale. Nous devrons également admettre que le travail des médias aura été incomplet durant cette campagne électorale», ajoute Patrick Bonin, porte-parole de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).
Déconnectés de la réalité
Côté politique, le Parti vert du Québec et Québec solidaire ont critiqué la décision de ne pas mettre l’environnement à l’avant-plan lors des débats télévisuels.
«Je pense que c’est évident. Cette campagne électorale sera comme les autres, et on passera encore à côté des questions d’écologie. On écarte l’environnement, et comme par hasard, le Parti vert n’est pas invité à donner son point de vue. Quant aux principaux partis, ils sont complètement déconnectés de la réalité», croit le chef du Parti vert, Claude Sabourin.
La présidente de Québec solidaire, Françoise David, parlera tout de même d’environnement lors du débat diffusé sur les ondes de Radio-Canada.
«Nous parlerons d’écologie durant le thème de l’économie, parce qu’il s’agit de deux éléments indissociables. Par contre, l’environnement aurait mérité une plus grande place durant le débat. Oui, la langue est l’avenir de notre culture, mais l’écologie, c’est notre avenir tout court», a réagi Mme David.