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La fin de campagne est difficile pour les chefs

Photo: Graham Hughes/La Presse canadienne

MONTRÉAL – Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, voulait terminer sa campagne comme il l’avait entreprise: en parlant de corruption. Mais il a dû rectifier le tir après avoir affirmé dimanche que le fondateur de Québecor Média, Pierre Péladeau, avait déjà fait faillite.

Dimanche, Québecor Média avait dénoncé un «travestissement» des faits pour des motifs électoraux. Sur son compte Twitter personnel, un vice-président de l’entreprise, Serge Sasseville, s’était dit «choqué» par cette déclaration du chef caquiste.

Lors d’un point de presse, lundi à Mascouche, M. Legault a admis que Pierre Péladeau n’avait pas fait une faillite personnelle. Le chef de la CAQ a expliqué qu’il faisait plutôt référence à deux projets de M. Péladeau, décédé il y a 15 ans, qui ont mal tourné: le lancement de deux quotidiens, l’un à Philadelphie (Philadelphia Journal) et l’autre, de langue anglaise, à Montréal (Montreal Daily News).

De son côté, le chef libéral, Jean Charest, se montrant optimiste, a continué de taper sur le clou de la stabilité politique pour détourner une pluralité de Québécois de voter pour le Parti québécois.

Faisant campagne lundi à Québec, M. Charest a dit croire que la population choisira «la stabilité et la création d’emplois», plutôt que «les référendums et la rue».

Les Québécois ont tout intérêt à élire un gouvernement qui se «tiendra debout» devant l’adversité, a fait valoir M. Charest, accusant sa vis-à-vis péquiste Pauline Marois de «plier devant la rue à chaque fois que quelqu’un manifeste».

Les électeurs tentés par la CAQ risquent aussi de déchanter, selon le chef libéral, pour qui la formation de François Legault n’a aucune chance de former le prochain gouvernement.

M. Charest a dit ne pas regretter avoir dit que l’arrivée au pouvoir de Pauline Marois nuirait au retour des Nordiques, déclaration qui a été tournée au ridicule sur les réseaux sociaux. Après avoir mentionné que ce sont les journalistes qui l’avaient amené sur ce terrain, il a répété ses propos de la veille, affirmant qu’il y a plus de chances d’avoir une équipe de la LNH «dans une économie qui va bien que dans une économie qui va mal».

Mme Marois a réagi en se contentant de dire que M. Charest était rendu à court d’arguments.

Par ailleurs, la chef péquiste a reconnu que la tâche ne sera pas facile pour son parti dans la grande région de Québec.

Elle a dit aux quelques dizaines de militants venus la saluer lundi matin dans le secteur Cap-Rouge qu’il ne fallait pas se conter d’histoire.

Les derniers sondages donnaient le PQ bon troisième, derrière la CAQ et le PLQ, sauf dans Taschereau, détenue par Agnès Maltais.

Quant à savoir pourquoi le PQ ne lève pas dans la région, Mme Marois a dit qu’elle n’avait pas de réponse à donner.

La chef péquiste avait pourtant engagé son parti à appuyer le projet de loi 204, sur le futur amphithéâtre, qui a failli faire exploser le PQ en 2011 en raison de la défection de députés qui y étaient notamment opposés. «Nous avons agi selon nos convictions, c’est un bon projet pour Québec (…) même s’il nous a coûté assez cher», a-t-elle convenu.

Plus tard lundi, Mme Marois et M. Charest devaient participer en début d’après-midi à une levée de terre symbolique pour la construction d’un nouvel amphithéâtre à Québec. De son côté, M. Legault mène campagne dans des circonscriptions de la Couronne nord de Montréal.

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