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Le gouvernement Ford établit sa feuille de route

Doug Ford speaks as he is sworn in as premier of Ontario during a ceremony at Queen's Park in Toronto on Friday, June 29, 2018. A number of laws passed by Ontario's previous Liberal government have been put on hold by the newly elected Progressive Conservative regime, including measures to tighten rules around vaping and to cap resale values for sports and concert tickets. THE CANADIAN PRESS/ Photo: Mark Blinch / La Presse canadienne
Shawn Jeffords et Paola Loriggio, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Le nouveau gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford a promis jeudi d’apporter des changements radicaux pour rétablir la confiance de la population ontarienne dans ses institutions.

Le discours du Trône, lu jeudi après-midi à l’Assemblée législative par la lieutenante-gouverneure, Elizabeth Dowdeswell, établit la feuille de route pour le mandat de ce nouveau gouvernement progressiste-conservateur, qui a obtenu une confortable majorité aux élections générales du 7 juin. On promet notamment des baisses d’impôts, un financement à long terme des soins de santé et un grand ménage dans les finances publiques.

Le texte n’annonce pas de nouvelles promesses mais souligne les engagements clés de M. Ford, notamment de vérifier «ligne par ligne» les comptes du gouvernement et de retirer l’Ontario du système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement promet aussi de lutter contre ce qu’il appelle les taxes «opprimantes», y compris l’imposition par Ottawa d’une formule de tarification du carbone.

Le gouvernement Ford a également précisé son plan visant à étendre la vente de bière et de vin aux dépanneurs, aux épiceries et aux magasins à grande surface, et à abolir les restrictions imposées aux policiers.

Le gouvernement soutient que les Ontariens lui ont confié «un mandat clair» pour réaliser sa vision, à un «tournant crucial» pour la province. «Des défis grandissants se pointent chez nous et à l’étranger, lit-on dans le discours du Trône. Sans intervention, ces défis risquent de menacer les emplois et de compromettre les services à la population. Nous ne pouvons nous permettre de temporiser ou de retarder la prise d’action. Pour relever ces défis, nous devons rejeter le statu quo et les compromis dépassés, et accueillir le changement à bras ouverts.»

Le gouvernement insiste sur la nécessité d’une collaboration — avec les autres ordres de gouvernement, les parents et les enseignants, les forces de l’ordre — afin de rétablir la confiance dans les institutions publiques. «En cette époque de turbulences et de changements à l’échelle mondiale, le maintien et le renforcement des liens entre la population et ses représentants publics doivent toujours rester au premier rang de nos préoccupations», indique le gouvernement Ford.

Le gouvernement progressiste-conservateur s’engage également à prendre diverses mesures pour diminuer les impôts des parents, des petites entreprises et des travailleurs à faible revenu, et réduire les factures d’électricité des ménages. Les conservateurs de Doug Ford promettent aussi d’assurer un financement stable pour les soins de santé, y compris un investissement de 3,8 milliards $ en santé mentale, en lutte contre la toxicomanie et en logement supervisé.

La grève à l’Université York

Dans son discours du Trône, le gouvernement Ford ne fait par ailleurs aucune allusion à un problème que les conservateurs voulaient régler en priorité lors d’une inhabituelle session d’été de l’Assemblée législative: mettre fin à la grève à l’Université York, déclenchée le 5 mars.

Dans un communiqué soulignant ses priorités, M. Ford précise toutefois, jeudi, que son gouvernement se mettra au travail rapidement afin que «les gens puissent rapidement constater que le gouvernement apporte des changements réels et leur accorde le respect qu’ils méritent».

«Nous mettons fin à l’impasse de la grève à l’Université York, afin que les étudiants puissent retourner dans les salles de classe. Nous éliminons la taxe sur le carbone du programme de plafonnement et d’échange. Et nous éliminons plusieurs projets d’énergie renouvelable inutiles afin de réduire votre facture d’électricité», écrit-il aux Ontariens.

M. Ford, qui a commencé à procéder à des changements avant même d’être officiellement assermenté comme premier ministre, a tenu deux autres de ses promesses électorales mercredi.

Son gouvernement a d’abord annoncé qu’il révoquait immédiatement la réforme du programme d’éducation sexuelle proposée par les libéraux, et qu’il revenait à la version précédente, mise en place il y a 20 ans. Les fonctionnaires ont indiqué qu’ils consulteraient les parents avant de mettre à jour ce programme.

Le premier ministre a aussi annoncé mercredi le départ immédiat du grand patron d’Hydro One et des membres du conseil d’administration de la société d’État. M. Ford soutient que ces mesures feront baisser les tarifs d’électricité, mais pressé de questions par les journalistes, il a eu du mal à expliquer comment.

Les conservateurs ont également pris plusieurs autres mesures depuis leur victoire il y a cinq semaines, y compris la révocation d’un certain nombre de lois adoptées par le gouvernement précédent — notamment les règles entourant le vapotage et la revente de billets d’événements sportifs et culturels.

La décision de se retirer du «marché du carbone» a également mis fin à un certain nombre d’initiatives financées par les recettes du programme, notamment des remises pour des rénovations écoresponsables et un fonds de 100 millions $ pour la remise à neuf d’écoles. Le nouveau gouvernement a également gelé l’embauche dans la fonction publique et ordonné aux ministères de réduire toutes leurs dépenses discrétionnaires; il a par ailleurs ordonné un réexamen de la rémunération des cadres et des gestionnaires de la fonction publique.

Le gouvernement conservateur a déjà annoncé que les quelques journées de travaux parlementaires prévues cet été serviront à gérer trois dossiers prioritaires: la sortie de la «bourse du carbone», la fin de la grève à l’Université York, et l’annulation d’un projet d’éoliennes dans l’est de la province. Le leader des conservateurs à Queen’s Park, Todd Smith, a expliqué que le gouvernement souhaitait agir rapidement, et que ces dossiers ne pouvaient attendre une convocation de l’Assemblée législative à l’automne.

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