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Il y a de l’espoir

Photo: Métro

La semaine dernière, je publiais cette lettre destinée au gars qui croyait m’envoyer un compliment en m’écrivant sur Instagram qu’il aimerait me «venir dans la face». Je n’ai pas été si surprise que ça quand j’ai vu le nombre de réponses, en privé ou en public, de filles et de femmes qui avaient vécu des situations similaires. Je savais bien que mon expérience n’était pas un cas isolé et, bien que j’avais envie d’écrire à ce gars-là, j’étais consciente que je m’adressais du même coup à beaucoup de gens.

Ce dont je suis plus surprise, et surtout heureuse, ce sont les nombreux appuis masculins que j’ai reçus suite à la parution de ma lettre. Messieurs, merci. Vous comprenez comment vous adresser aux femmes et comment les traiter avec respect. Certains d’entre vous vous êtes même excusés pour le comportement déplacé de cet homme, mais vous n’avez pas à le faire: vous n’avez qu’à montrer l’exemple.

Je tenais à écrire à nouveau sur le sujet parce que le gars en question m’a répondu et je suis plutôt satisfaite de cet échange. C’est vrai qu’il y avait un peu de victimisation dans son message – même si son identité est inconnue, il a insisté sur le fait qu’il ait par ma faute eu à lire des commentaires peu élogieux à son égard – mais il m’a écrit de façon respectueuse et je crois, enfin j’espère, que ma lettre lui a fait comprendre la portée des mots qu’il a utilisés. Je pense qu’il s’abstiendra de tels commentaires à l’avenir, à moins d’avoir la certitude qu’ils soient bien reçus par la personne à qui il les exprime.

Je suis satisfaite de cet échange parce qu’on a finalement réussi à communiquer et à s’expliquer. Tsé, la base des relations humaines. On n’est pas partis en guerre, on a essayé de se comprendre et on a mis ça derrière nous. Je ne vous dis pas qu’on va être amis et aller prendre un café (en fait on ne communiquera plus jamais et c’est très bien comme ça), mais je crois qu’on a réussi à faire quelque chose qui devient de plus en plus rare de nos jours quand il y a un conflit. Avec l’instantanéité et la distance ou même l’anonymat que nous procure la barrière des écrans, c’est bien souvent plus simple de s’envoyer promener que de dialoguer. Sur le coup c’est satisfaisant, c’est vrai, mais à long terme ça n’apporte pas de changement. C’est la raison pour laquelle j’ai résisté à l’impulsivité de traiter ce gars-là de gros pas d’classe et de simplement passer au prochain appel. Je voulais ouvrir la discussion parce que j’aimerais vraiment que les choses changent. Et si je vous ai encouragé à en parler aussi, c’est déjà ça de gagné. Il y a de l’espoir.

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