Philippe Couillard réitère que François Legault est «brouillon»
SHERBOOKE, Qc — Malgré la promesse d’une campagne positive, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, change son fusil d’épaule dans le dernier droit du marathon électoral, accolant l’étiquette de «brouillon» à son rival caquiste tout en remettant en question la compétence de François Legault.
S’il était de passage à Sherbrooke mardi pour rappeler une série de promesses visant à séduire les familles, le leader libéral a profité de l’occasion pour attaquer une fois de plus son adversaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), alors qu’un sondage Ipsos place les deux formations politiques au coude à coude, avec chacune 30 pour cent d’appuis.
Le coup de sonde réalisé pour La Presse et Global News place toutefois la CAQ au pouvoir, en territoire minoritaire, en raison de son avance considérable chez les francophones, à 36 pour cent, par rapport à 17 pour cent pour le PLQ.
«Je crois qu’on peut se poser des questions sur sa compétence, notamment sur la question économique, a répondu M. Couillard, lorsqu’on lui a demandé si son rival était incompétent. On ne peut pas ne pas reconnaître que la pénurie de main-d’oeuvre est le problème majeur.»
Dans sa liste de critiques, le premier ministre sortant a réitéré que le cadre financier de son rival ne tenait pas la route étant donné qu’il ne tenait pas compte d’importantes promesses, comme la maternelle à 4 ans pour tous.
Dimanche, le chef du PLQ avait brandi l’épouvantail de l’immigration pour dénigrer son adversaire en plus de remettre en question les convictions fédéralistes de M. Legault en affirmant que l’indépendance n’était pas «complètement disparue» de son esprit.
M. Couillard a tenté de tourner au ridicule la tournée régionale de fin de campagne du chef de la CAQ en laissant entendre que M. Legault fuyait les questions, comme celles entourant le test de français et de valeurs que les caquistes souhaitent imposer aux nouveaux arrivants.
Il s’est toutefois retrouvé sur la défensive lorsqu’on lui a rappelé que son adversaire était accompagné de nombreux journalistes nationaux et qu’il tenait quotidiennement plus d’une mêlée de presse pour répondre aux questions.
«Il (M. Legault) évite ce genre d’exercice (les conférences de presse en bonne et due forme), a dit le chef libéral. Jusqu’à une heure, parfois, je réponds à vos questions.»
Le chef libéral a également décoché une flèche à l’endroit de M. Legault en lui reprochant de ne pas participer aux tables éditoriales des médias nationaux.
Au cours des prochains jours, M. Couillard a l’intention de s’affairer à comparer son bilan aux propositions de la CAQ.
«Personne ne me parle d’expulser des immigrants, personne ne me parle de leur faire passer des tests, personne ne me parle de réforme du mode de scrutin», a-t-il clamé.
À Chibougamau, M. Legault a répliqué en affirmant qu’il s’agissait d’un autre geste de «panique» de la part de son adversaire libéral.
«Je trouve cela un peu insultant que M. Couillard dise que M. Legault s’en va loin en région comme si les gens en région n’avaient pas le droit de voir les candidats pour l’élection», a-t-il dit en mêlée de presse.
Dans sa liste de critiques, le chef du PLQ n’est toutefois pas allé aussi loin que son ministre sortant des Finances, Carlos Leitao, qui avait accusé la CAQ de faire du «nationalisme ethnique» au printemps dernier.
Interrogé à ce sujet, le leader du PLQ a affirmé qu’il s’agissait d’une sortie d’un membre de son équipe et pas du parti.