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Menace de grève des débardeurs au Port de Montréal

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz

MONTRÉAL — Les débardeurs du Port de Montréal exigent que les négociations entourant le renouvellement de leur convention collective s’accélèrent et que l’employeur «change de ton», faute de quoi ils menacent de déclencher une grève.

Le Syndicat des débardeurs a annoncé mercredi dans un communiqué avoir obtenu un mandat pour appliquer des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève au moment jugé opportun.

Le vote par scrutin secret a été tenu le 16 décembre. En assemblée extraordinaire, les 600 des 1100 membres ont voté à 99,49% en faveur de la grève.

Les parties sont actuellement en médiation pour le renouvellement de la convention collective qui est arrivée à échéance lundi.

Le vote de grève est essentiellement symbolique, puisque les syndiqués ne pourront vraisemblablement pas l’exercer étant donné qu’il est valide durant 60 jours et que le Conseil canadien des relations industrielles entendra l’employeur et le syndicat du 4 au 15 février sur ce qui constitue un service essentiel.

En entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, le conseiller syndical Michel Murray, du Syndicat canadien de la fonction publique, a admis qu’«une grève est impossible d’ici là» — tout comme un lock-out de l’employeur — et que les syndiqués devront voter un autre mandat de grève si tel est leur souhait.

M. Murray a affirmé que les relations de travail sont difficiles depuis un moment entre les syndiqués et l’Association des employeurs maritimes (AEM), qu’il accuse de mépriser les débardeurs et leur syndicat.

Le conseiller syndical a dit constater une multiplication des recours juridiques de toutes sortes contre le syndicat et ses officiers syndicaux.

Salaires et qualité de vie
Les débardeurs réclament de meilleurs salaires. «Le port est en constante croissance, a justifié M. Murray. Il a doublé de volume au cours des dix dernières années.»

La qualité de vie, notamment les horaires et les vacances, est également un enjeu important des négociations. Le travail actuel est «extrêmement ardu» pour ces travailleurs qui, dit-il, travaillent 19 jours sur 21.

Les employés demandent aussi que le code de discipline soit rafraîchi et qu’il laisse plus de place au dialogue. «Il date de 1976, a lancé M. Murray. C’est complètement archaïque. C’est un code répressif qui ne laisse aucune place à aucun pas de côté. Nos débardeurs se font discipliner quand ils considèrent que leur santé et leur sécurité sont en danger!»

Les débardeurs estiment avoir beaucoup perdu dans les deux précédentes négociations, qui se sont déroulées alors que les conservateurs étaient au pouvoir à Ottawa.

«Elles ont été très difficiles et l’employeur a passé la tronçonneuse dans notre convention collective, a déploré Michel Murray. Maintenant qu’on est avec un gouvernement libéral, les débardeurs se sont dotés d’un mandat pour (…) récupérer les pertes passées et modifier les conditions de travail futures.»

Les débardeurs sont les opérateurs de machinerie lourde qui chargent et déchargent les navires du Port de Montréal.

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