Médicaments: la santé des canadiens menacée par les pénuries
Un sondage réalisé auprès d’un millier de médecins et pharmaciens confirme les effets néfastes des pénuries de médicaments sur les utilisateurs du système de santé canadien.
D’après les données rendues publiques lundi, les médecins et pharmaciens assurent que les pénuries de médicaments au pays ont compromis la santé d’au moins 20% de leurs patients.
Selon l’étude menée auprès de 1 070 membres de l’Association des pharmaciens du Canada, de l’Association médicale canadienne et de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux en octobre 2012, l’accès restreint à certains médicaments force les patients à recevoir des traitements parfois moins efficaces et, dans bien des cas, moins sécuritaires.
Un médecin sur cinq aurait d’ailleurs observé une détérioration clinique de l’état de santé d’un de leurs patients en raison de l’accès déficient aux médicaments.
«Soyons clairs, ces résultats montrent que les pénuries de médicaments constituent une problématique grave dans le système de santé canadien, a déclaré le président de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux, Doug Sellinger. Les efforts des professionnels de la santé pour minimiser les répercussions sur les patients accaparent du temps et les empêchent de se consacrer aux soins; une telle situation n’est pas viable.»
Selon le sondage, 76% des pharmaciens passent maintenant davantage de temps à trouver des médicaments de rechange alors que 67% des médecins indiquent devoir consacrer plus de temps à la recherche de médicaments qu’à la santé de leurs patients. Sans compter que près d’un médecin sur deux admet devoir allonger ses consultations en raison de la substition de médicaments.
«Nos organismes implorent les gouvernements, l’industrie et les autres parties prenantes […] à mettre au point des solutions efficaces et durables pour composer avec les pénuries de médicaments», a déclaré la présidente de l’Association des pharmaciens du Canada, Paula MacNeil.
Pas moins de 94% des pharmaciens affirment avoir eu du mal à trouver un médicament pour un patient dans la semaine précédant le sondage.