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Le PLC veut régler «l’injustice» entourant Netflix

La ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly. Photo: Archives Métro

Deux ans après le scandale entourant la taxe «Netflix», la ministre Mélanie Joly veut réparer les pots cassés. Elle promet que son gouvernement «aura de bonnes nouvelles» à présenter dans les prochaines semaines en la matière.

«C’est clair qu’il y a une injustice qui doit être réparée. Quand il y a des géants du web qui font partie de notre système, il faut qu’ils y contribuent. Il n’y a pas de passe-droit», a-t-elle expliqué en entrevue à Métro plus tôt cette semaine.

Ces propos contrastent avec ceux tenus en 2017, date à laquelle elle pilotait le ministère du Patrimoine. La députée sortante d’Ahuntsic-Cartierville admet qu’elle aurait pu mieux faire à l’époque.

«Je pense que j’aurais pu clairement mieux communiquer et j’aurais pu le tester avec le milieu, au lieu de les prendre par surprise, a-t-elle reconnu. J’étais très consciente de l’enjeu des plateformes numériques, mais oui, je le crois que je l’ai amené trop rapidement.»

Celle qui a commencé sa carrière politique comme candidate à la mairie de Montréal dit avoir tiré des leçons importantes de cette saga. «Si j’avais travaillé plus avec mon milieu, si je leur avais parlé des scénarios qu’on regardait et si je leur avais proposé des solutions pour les tester avec eux, ça m’aurait aidé à mieux gérer le dossier», avance-t-elle.

La députée s’est toutefois abstenue de préciser si son parti compte taxer Netflix et les autres géants du web.

«Il y a une crise des médias, il y a un enjeu de protection de notre culture, il y a une injustice dans notre système.» -Mélanie Joly, députée libérale dans Ahuntsic-Cartierville

Voir l’entrevue intégrale:

À l’heure actuelle, l’entente liant Netflix au gouvernement fédéral n’oblige pas le diffuseur américain à verser un montant précis de son investissement de 500 M$ à des productions francophones, ni à payer des quotas.

La Presse révélait d’ailleurs ce jeudi que Netflix avait déjà dépensé les 500 M$ dans des films et des séries au Canada en deux ans, depuis 2017. Une somme que l’entreprise s’était initialement engagée à débourser en cinq ans. Les diffuseurs télé francophones seraient maintenant dans la mire du géant.

Netflix et compagnie, l’enjeu «planétaire»

La réflexion entourant la place et le rôle des géants numériques est, plus que jamais, d’actualité selon la ministre Mélanie Joly. «L’enjeu, il est planétaire actuellement», insiste-t-elle.

Malgré tout, les États ne seraient pas nombreux à en faire l’objet de débats sociaux à l’heure actuelle. «Il y a la France qui travaille là-dessus, mais très peu d’autres pays s’affairent à la question de la protection de la culture», souligne l’élue.

Elle précise d’ailleurs que «ce ne sont pas tous les systèmes d’appui à la création qui sont faits comme celui du Canada, et de la France».

Avec le temps, ces différences ont créé un certain décalage, lorsque venait le temps d’aborder le sujet avec d’autres ministres ou d’autres élus par exemple, d’après Mme Joly.

«Au même moment où je parlais de ça quand j’allais dans des forums, par exemple à Davos, je poussais l’enjeu de l’avenir de nos médias. Ça sortait bien, mais c’est comme si ce message-là, je ne l’amenais pas dans mon milieu pour dire: voici ce qu’on fait à l’international pour rapporter cet enjeu-là chez nous», illustre-t-elle.

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