Les Métro d’or 2019
En cette fin d’année 2019, l’équipe de Métro décerne ses prix annuels, les «Métro d’or». Voici ce que la rédaction a retenu dans les manchettes des 12 derniers mois, tant sur la scène locale que nationale ou internationale.
Gagnant de l’année: Yves-François Blanchet
Il y a moins d’un an, le Bloc québécois était en déroute. À la suite d’élans internes qui ont mené au départ de l’ex-chef Martine Ouellet, le parti a mené presque en catimini sa course à la direction. Résultat: Yves-François Blanchet, ex-élu péquiste, accédait à la chefferie fin janvier, comme seul candidat à s’être officiellement présenté. Cinquième leader du Bloc depuis 2011, le «goon» du PQ a décidé de jouer la carte de l’«intérêt québécois» en campagne électorale. Le député de Beloeil-Chambly s’est du même coup collé à plusieurs éléments du programme de la Coalition avenir Québec, notamment la défense de la Loi 21. Le 22 octobre, neuf mois après son couronnement comme chef, Yves-François Blanchet s’est retrouvé avec 32 députés bloquistes, devenant à nouveau le deuxième groupe d’opposition à la Chambre des communes. François Carabin
Finalistes: Bianca Andreescu, Valérie Plante, les Raptors de Toronto.
Perdant de l’année: le climat
Ouragans surpuissants, inondations et incendies ravageurs… 2019 a été marquée par des catastrophes naturelles de grande ampleur. Alors que les scientifiques préviennent que la situation ne s’améliorera pas sans décisions concrètes et que les jeunes du monde entier, Greta Thunberg en tête, s’époumonent à alerter l’opinion publique sur l’urgence d’agir pour lutter contre la crise climatique, les dirigeants continuent d’ignorer la détresse de la planète. Cette inertie s’est récemment traduite par l’échec de la COP25, reflet du manque d’ambition des États en matière d’environnement, mais aussi par progression constante des émissions de CO2, une liste d’espèces menacées qui ne cesse de s’allonger, et surtout par le non-respect de l’accord de Paris adopté en 2015 – que les États-Unis menés par le climatoscpetique Donald Trump vont d’ailleurs quitter – et qui prévoyait notamment la limitation de réchauffement de la planète. Amélie Revert
Finalistes: les médias, Andrew Scheer et les locataires.
Événement de l’année: Montréal dans les rues pour la planète
Les yeux du monde entier étaient rivés sur la métropole le 27 septembre dernier, alors que des centaines de milliers de personnes ont pris la rue pour réclamer des actions «immédiates» des gouvernements pour lutter contre les changements climatiques et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). La présence de la jeune militante suédoise Greta Thunberg, devenue l’égérie de toute une génération pour la crise climatique, aura définitivement mobilisé les Montréalais. Si, pour plusieurs organismes, peu de décisions politiques ont changé la donne depuis la marche, l’élection fédérale qui s’en est suivie a fait de l’environnement un enjeu majeur du scrutin. 2020 sera-t-elle l’année «de l’action»? À suivre… Henri Ouellette-Vézina
Finalistes: Les procédures de destitution contre Donald Trump, l’incendie de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, le 30e hommage aux victimes de Polytechnique.
Chiffre de l’année: 21
Un chapitre bien particulier s’est écrit dans l’histoire du Québec avec l’adoption de la Loi 21 sur la laïcité de l’État, le 16 juin. Perçue d’un côté comme «modérée et progressiste» et de l’autre comme une «légitimation de la discrimination», la Loi 21 divise et les appels à la désobéissance civile se sont multipliés. La législation, adoptée sous bâillon, visait notamment à «tourner la page» pour le gouvernement après plus d’une décennie de débats émotifs. Mais la cause fait l’objet de contestations judiciaires et a toutes les chances d’être entendue en Cour suprême. En cours de route, la juge en chef du Québec, Nicole Duval Hesler, a fait l’objet d’une plainte au Conseil canadien de la magistrature après avoir tenu des propos controversés faisant allusion aux «allergies visuelles» des partisans de la loi. Sami Bouabdellah
Finalistes: 500 000 personnes lors de la Marche pour le climat, 4,2 millions de clients de Desjardins touchés par la fuite de données, 1,4% de taux d’inoccupation des logements à Montréal.
Mot de l’année: féminicide
Le 6 décembre, 30 ans après la tuerie de Polytechnique, l’attentat de Polytechnique de 1989 a été reconnu comme un féminicide lors d’une importante cérémonie pancanadienne. Cette qualification a eu des effets sur le discours entourant les événements en lien avec les meurtres de femmes victimes de violence conjugale. On parle maintenant de meurtre ou lieu de «drame familial». Ce changement de discours a toutefois été terni en fin d’année par trois événements fort médiatisés où des hommes ont tué ou tenté de tuer leur ex-conjointe et leurs enfants. Lela Savic
Finalistes: laïcité, climat, OK boomer.
Objet de l’année: le coton-ouaté de Catherine Dorion
Cette année, l’industrie vestimentaire s’est trouvée, à plusieurs reprises, au coeur de l’actualité québécoise. Entre le voile, en partie visé par la Loi 21, et le coton-ouaté de Catherine Dorion, le vêtement en a encore vu de toutes les couleurs. Pour rappel, la députée de Québec solidaire avait quitté l’Assemblée nationale mi-novembre. La raison? Certains députés se sont plaints du coton-ouaté qu’elle portait au Salon bleu. Rapidement, des mouvements de soutien à la députée de Taschereau sont apparus sur les réseaux sociaux. Le mot clé #MonCotonOuatéMonChoix, accompagné de centaines de photos de femmes portant un coton-ouaté, avait alors fait fureur. Il fut rapidement suivi par la création du mot clé #MonVoileMonChoix. Claire Aboudarham
Finalistes: le voile des enseignantes et les crucifix retirés de l’Assemblée nationale et de l’hôtel de ville
Buzz de l’année: Bébé Yoda
Star Wars a toujours su inventer de nouveaux petits compagnons mignons pour attirer de nouveaux spectateurs. R2-D2, BB-8, les Porgs découverts dans la dernière trilogie… chaque époque intergalactique retrouve sa petite bête fétiche. La nouvelle série The Mandalorian ne fait pas exception. Bébé Yoda, originellement nommé The Child dans la série, est en effet rapidement devenu la coqueluche des foules. Depuis le lancement de la série, la nouvelle plateforme de streaming Disney+ compte plus de 24 millions d’abonnés et les recherches de produits liées à ce nouveau personnage ont augmenté de 40 000%, avec plus de 500 000 recherches effectuées sur Amazon. Les produits dérivés ne seront pourtant disponibles qu’au courant de 2020. Une chose est sûre, la force semble avoir trouvé la maison mère de Mickey et sa nouvelle plateforme de streaming. Claire Aboudarham
Finalistes: l’alligator rue Jarry et les trottinettes électriques
Bonnet d’âne: Simon Jolin-Barrette
Le ministre de l’Immigration paraissait imperturbable. La pression populaire l’aura toutefois fait fléchir cette année. Devant la levée de boucliers de l’opposition, du milieu des affaires et de nombreuses universités, Simon Jolin-Barrette a reculé en novembre dernier sur la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qui aurait réduit considérablement le nombre d’étudiants et d’employés pouvant être acceptés au Québec. Le jeune ministre, qui est également responsable de la Langue française, a aussi créé la consternation un mois plus tôt en laissant entendre que le gouvernement Legault envisageait d’interdire la formule de courtoisie «Bonjour-Hi» dans les commerces. Il a fait marche arrière quelques jours plus tard. M. Jolin-Barrette n’est d’ailleurs pas au bout de ses peines alors que la contestation judiciaire de la Loi 21 sur la laïcité de l’État, dont il est aussi responsable, pourrait se rendre jusqu’en Cour suprême. Zacharie Goudreault
Finalistes: Donald Trump et Don Cherry