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«Performance attendue» pour la CDPQ dans la dernière année en poste de Michael Sabia

Michael Sabia
Michael Sabia Photo: Josie Desmarais/Métro

Si la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) affiche un taux de rendement plus fort que l’année précédente, à plus de 10%, son nouveau président-directeur général ne tient rien pour acquis. Quelques jours après son entrée en poste, Charles Émond convient s’attendre à une «prochaine décennie plus exigeante».

Le 31 décembre 2019, le «bas de laine des Québécois» enregistrait un actif net de 340 G$. C’est plus de 100 G$ que cinq ans auparavant, a confirmé le groupe lors de la présentation de ses résultats financiers pour 2019, mercredi.

Pour la Caisse, tout n’est pas rose. Dans l’ensemble l’année dernière, le rendement de l’organisation s’est arrêté 1,6% sous la barre de son indice de référence.

«Le portefeuille, pour nous, livre la performance attendue dans un contexte de marchés qui se sont fortement emballés en 2019», a observé le président Charles Émond en conférence de presse, jeudi.

Alors que son ex-président Michael Sabia préparait son départ, la Caisse a donc vu son taux de rendement grimper à 10,4%, soit quatre points de pourcentage de plus qu’à l’exercice précédent.

Après onze ans à la barre de la CDPQ, Michael Sabia a passé le flambeau ce mois-ci.

Charles Émond s’attend à une décennie marquée par la «prudence». «Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas prendre de risque», a soutenu le PDG.

Immeubles et infrastructures

Malgré des résultats positifs dans le domaine des infrastructures, le secteur de l’immobilier vient porter une ombre sur le bilan 2019 de la Caisse.

La société Ivanhoé Cambridge, propriété de la Caisse, fait d’ailleurs un bilan négatif du dernier exercice financier. Le rendement des immeubles de la Caisse s’est abaissé de près de 3% l’an dernier.

Si bien que les rendements en-deçà des estimations de la Caisse s’expliquent «principalement» par les résultats de sa filiale immobilière, a affirmé Charles Émond.

«On ne peut pas être satisfait du rendement de 2019. En tout cas, je ne le suis pas», a signalé la présidente et chef de la direction du groupe spécialisé en immobilier, Nathalie Palladitcheff. Elle explique plus particulièrement ces résultats par une année difficile pour les centres commerciaux.

Pour l’ensemble de son portefeuille en infrastructures et en immobilier, la CDPQ voit son rendement s’élever d’un point de pourcentage. En plus d’avoir des actifs dans les bâtiments, le groupe financier gère notamment le chantier du Réseau express métropolitain (REM).

À l’avenir, Mme Palladitcheff indique vouloir «réduire les actifs les plus traditionnels» en immobilier de la Caisse.

Tendances commerciales

Selon l’analyste économique en chef de la Caisse et ex-ministre, Martin Coiteux, l’année 2019 s’est distinguée par son caractère «atypique».

«C’est l’année où les tensions commerciales ont dominé les inquiétudes», rappelle-t-il faisant allusion aux relations financières entre deux grandes puissances mondiales: la Chine et les États-Unis.

«On a eu une croissance lente», avance-t-il.

L’an dernier, plusieurs actifs importants de la Caisse ont encaissé des coups durs. À la fin 2019, une filiale de SNC-Lavalin a plaidé coupable à une accusation de fraude. Elle a écopé de près de 300 M$ d’amende.

Cette semaine, la compagnie Bombardier Transport a été vendue au Français Alstom. La CDPQ demeure l’investisseur le plus important dans la filiale.

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