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Covid-19: une «incertitude» de l’économie qui pourrait nuire au Canada

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Photo: Spencer Platt/Getty Images

Si les cas répertoriés de Covid-19 sont rares au Canada, l’incertitude et la volatilité de l’économie engendrées par l’épidémie pourraient nuire aux marchés canadiens, croient des experts.

L’ex-ambassadeur du Canada en Chine, Guy Saint-Jacques, est sans équivoque : malgré l’impossibilité de prédire une récession mondiale, le nouveau coronavirus accroît l’incertitude financière partout sur la planète.

«Ça risque de bouleverser les chaînes d’approvisionnement. Il y a beaucoup d’inquiétude chez plusieurs compagnies québécoises qui obtiennent des composantes en Chine», signale-t-il en marge d’une conférence portant sur le virus organisée par l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM).

«On se retrouve dans des situations où on ne peut pas se retourner rapidement pour obtenir des pièces ailleurs», ajoute-t-il.

Cela survient dans un contexte de froid diplomatique et commercial avec la Chine en raison de l’arrestation de la cadre supérieure et fille du fondateur de Huawei, Meng Wanzhou, par le Canada à la demande des États-Unis. En représailles, les autorités chinoises ont arrêté deux Canadiens, toujours détenus. Le gouvernement canadien a exprimé son inquiétude alors que les exportations de produits agricoles canadiens, dont le canola, ont été bloquées par la Chine. 

«Pour la première fois, le déficit commercial du Canada avec la Chine est au-dessus de 50 G$.» – Guy Saint-Jacques, ex-ambassadeur canadien en Chine

Récession?

Au cours des derniers jours, l’indice VIX – qui évalue la volatilité du marché financier américain – a explosé, constate Julien Frédéric Martin, économiste à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM (ESG UQAM).

Mais pas question de prédire une récession, dit-il. «La probabilité qu’il y ait une récession aujourd’hui est plus élevée qu’il y a 10 jours, oui. Mais c’est difficile à prévoir», soutient l’universitaire.

Échos du SRAS

En 2002-03, une épidémie frappait de plein fouet la planète, celle du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Voilà l’occasion, pour le Canada, de faire ses devoirs une quinzaine d’années plus tard, selon M. Martin.

«Il y a eu des conséquences économiques fortes, mais temporaires en Chine et à Hong Kong. Il y a eu un impact sur le Canada, mais ce n’était pas quelque chose de vraiment important», rappelle-t-il.

Comme ce fut le cas pour le SRAS, l’épidémie du Covid-19 touche particulièrement les domaines du transport et du tourisme, analyse M. Martin. «On sait par quels canaux ça passe», ajoute-t-il.

D’après l’expert, la santé publique canadienne a avantage à considérer toute éventualité, malgré les 11 cas répertoriés au pays. Les mesures de limitation de la mobilité, adoptées en Chine depuis le début de l’épidémie, «pourraient être envisagés», lance M. Martin.

Appel au calme

Également présente à la conférence, l’infectiologue Cécile Tremblay a lancé un appel au calme pour ce qui est de la situation dans la province.

La santé publique n’en est pas à utiliser des méthodes de confinement, rappelle Dr Tremblay. «Il y a des plans en place du côté de la santé publique. Si on en a besoin, on pourrait [par exemple] fermer des écoles, annuler des spectacles», explique-t-elle.

«Mais on n’en est pas là», soutient la chercheuse, précisant qu’aucun cas n’a été confirmé au Québec.

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