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Cinq projets pour mieux faire entendre la voix des femmes au Québec

La voix des femmes n’est encore représentée qu’à 29% dans les médias canadiens. Photo: Collaboration spéciale

Encore largement sous-représentées dans plusieurs secteurs de la société, les femmes seront à l’honneur le 8 mars prochain, lors de la Journée internationale des droits des femmes qui sera célébrée un partout au Québec et à travers la planète. Une occasion, selon plusieurs, de relancer le débat sur le combat à mener en matière de parité, mais surtout de traiter de l’inclusion de la voix féminine dans l’espace public. Voici cinq projets qui font leur part à ce chapitre.

#1: Plus de femmes dans les médias

Mis sur pied il y a presqu’un an, l’organisme «Femmes expertes» offre depuis mai 2019 un répertoire de plus de 700 spécialistes facilement accessibles pour les médias. Selon une étude effectuée par le groupe, qui est dirigé par deux anciennes journalistes, la voix des femmes n’est encore représentée qu’à 29% dans les médias canadiens, contre 71% pour celle des hommes.

«Le changement qu’on vise en est un de construction sociale et de normes, donc ça va prendre du temps pour avoir un impact. On voit déjà toutefois qu’il y a une évolution au niveau de la sensibilisation dans plusieurs milieux.» -Maïka Sondarjee, porte-parole de Femmes expertes

Celle qui est aujourd’hui chercheure associée au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM) affirme qu’une représentation égale des genres sert toute la société. «Les sujets traités et les angles exploités par les femmes sont différents. Une femme va voir certains aspects de la réalité que les hommes ne voient pas», avance-t-elle.

Le but est d’atteindre la parité dans les médias d’ici 2025.

#2: Des services «adaptés» aux immigrantes

Il y a deux ans, le centre d’intégration des nouveaux arrivants L’Hirondelle fondait le programme «Pour et par les femmes», avec pour objectif d’offrir «un parcours et des services spécialement adaptés» aux besoins et aux enjeux socio-professionnels des femmes immigrantes. L’initiative, financée par une subvention gouvernementale, est d’une durée de trois ans.

«Il y a déjà plusieurs difficultés pour les femmes dans notre société, mais elles sont doubles pour les immigrantes. Notre but est aussi de faire prendre conscience à ces femmes de leurs droits.» -Méryl Magnet, conseillère chez L’Hirondelle

Selon Mme Magnet, l’indépendance économique ne passe pas seulement par le travail, mais vient aussi avec la facilité de concilier celui-ci avec les études et la charge mentale du foyer. «On veut pouvoir développer des outils pratiques qu’on utilisera pour sensibiliser des milieux parfois moins réceptifs à ces enjeux-là, dont le secteur privé», dit-elle.

#3: Encore beaucoup à faire en politique

Si les femmes constituent environ la moitié de la population, elles ne représentent qu’à peine le tiers des conseils municipaux du Québec, en moyenne. Seulement 15% des maires de la province sont des femmes.

Pour remédier à cette situation, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ) publie depuis 2013 un Guide du parcours de la candidate, en collaboration avec la Fédération québécoise des municipalités (FQM). On y retrouve plusieurs solutions pour «propulser» la place de la femme dans les institutions municipales.

«Des femmes en politique municipale, ça veut dire plus de diversité des points de vue, plus de justice et d’équilibre pour les citoyens. Ça permet de rapprocher les électeurs des gens qu’ils élisent, et donc de créer un engouement pour les enjeux locaux.» -Marie-Andrée Gauthier, coordonnatrice générale du RTRGFQ

Cette dernière ajoute que «la société a tout à gagner, et rien à perdre» à soutenir des projets similaires, et ce à tous les paliers de gouvernements.

#4: Et les femmes en technologie?

Techno Montréal, un mouvement de promotion de l’industrie des technologies dans la métropole, lancera dès l’automne 2020 un projet d’ateliers de codage réservé aux jeunes femmes. Le programme, réalisé de concert avec Canada en programmation (CEP), ciblera surtout les élèves de niveau primaire et secondaire dans la province.

«On veut créer un environnement propice pour les filles, où elles ne se sentent pas intimidées, mais à l’aise de coder, de développer.» -Asmae Skalli, directrice marketing chez Techno Montréal

Selon les données du groupe, le milieu des technologies de l’information (TIC) est largement composé d’hommes. En fait, seules 20% des travailleurs du domaine sont des femmes. Ce chiffre atteint à peine 5% lorsqu’il est question de postes de cadre. «Elles sont vraiment très peu représentées. Il faut donner le goût aux filles de choisir la technologie comme carrière», dit Mme Skalli.

Comme plusieurs autres, le milieu des TIC traverse une sévère pénurie de personnel, alors que 6500 postes doivent être comblés annuellement.

#5: Stimuler l’entrepreneuriat féminin

La Corporation de développement économique (CDEC) pilote depuis mai le projet «Entrepreneuriat au féminin», dont l’objectif est de faciliter le lancement en affaires des femmes «en fonction de leurs réalités» au quotidien. Avec plusieurs organismes, dont la Ville de Québec, le Fonds d’emprunt Québec et Entrepreneuriat Laval, plusieurs «focus groups» ont déjà été tenus sur le sujet.

«On constate qu’il y a plusieurs femmes intéressées à se lancer en affaires, mais elles s’arrêtent trop souvent en cours de route, soit dû au manque d’accompagnement ou au mode de vie qui est incompatible.» -Morgane Viguet, chargée de projets à la CDEC

Au-delà du milieu entrepreneurial, la CDEC, qui a reçu 325 000$ d’Ottawa pour ce projet, veut inciter les organisations à développer des statistiques genrées. «Il faut parfois commencer de la base pour amener les mesures qui manquent, conclut Mme Viguet. On aimerait partager le projet plus largement dans la province, avec le développement d’un guide de bonnes pratiques.»

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