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Place aux femmes pour les élections municipales de 2021

Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante Photo: Josie Desmarais/Métro

Les élections municipales de 2021 seront un événement charnière pour la représentativité des femmes en politique, soutient l’Union des municipalités du Québec (UMQ). «Il faut accélérer le rythme», soutient la présidente de l’organisme, Suzanne Roy.

L’UMQ lançait lundi une tournée du Québec pour encourager l’implication féminine en politique municipale.

«C’est une évolution qui est très lente, parce qu’on gagne à peu près 2% par élection, soutient Mme Roy en entrevue avec Métro. Pour les mairesses, on atteindrait la zone de parité dans à peu près soixante ans si on garde ce même rythme.»

La zone paritaire est fixée à 40% en politique. Au fédéral, en 2019, les Canadiens ont élu 29% de femmes. Au provincial, l’année précédente, c’était un peu plus de 40%.

La politique municipale performe d’autant moins bien. Moins de 20% des mairies sont occupées par des femmes. Les conseillères de ville, elles, représentent 34% du bassin total.

«On connaît moins bien le rôle des élus municipaux. Mais ça s’est beaucoup modifié», souligne Mme Roy, mairesse de Sainte-Julie.

«Plus on va faire connaître l’impact que les femmes peuvent avoir, plus on va être attractives», ajoute-t-elle.

Obstacles et mythes

Selon les élues, plusieurs préconçus persistent encore et freinent la venue des femmes en politique.

«La peur de ne pas pouvoir tout concilier, ça revient fréquemment. La peur de ne pas avoir toutes les compétences. […] Selon un sondage auprès de nos membres après les élections municipales de 2017, on s’est aperçu que les femmes conseillères et mairesses qui étaient les plus scolarisées, mais c’est elles qui demandaient plus de formation. Il y a un manque de confiance dans le projet de se lancer», indique Maude Laberge, présidente de la Commission Femmes et gouvernance.

Pour la mairesse de Montréal, Valérie Plante, un des mythes à démonter est le manque d’aptitudes stratégiques, nécessaires à la survie en politique, chez la gent féminine.

«C’est vrai que pour un certain nombre de femmes, elles vont souvent ne pas se voir en tant que stratèges ou étant des guerrières. Mais c’est faux. […] Au final, on est capable d’y aller et de se battre quand il s’agit de sujets qui nous tiennent à cœur», insiste-t-elle.

Tournée du Québec

La Commission femmes et gouvernance de l’UMQ amorce lundi sa ronde des régions du Québec. Ce sera l’occasion, selon Mme Laberge, de «commencer [le recrutement] plus tôt qu’à l’habitude».

«On s’aperçoit que se lancer en politique demande une réflexion importante chez les femmes. En le prenant en amont, ça va permettre, peut-être de convaincre plus de femmes», affirme celle qui est mairesse de Sainte-Martine, en Montérégie.

Pour l’occasion, l’UMQ lance également une bande dessinée intitulée «Lucie se lance en politique!». Inspirée de «faits vécus», elle vise à «déboulonner certains mythes» rattachés à la profession d’élue municipale.

«Il y a beaucoup de questionnements, de craintes. Mais ce qu’on constate, c’est qu’une fois qu’elles se lancent, les femmes deviennent rapidement passionnées de politique municipale.» – Maude Laberge, présidente de la Commission femmes et gouvernance de l’UMQ.

Des modèles

Malgré la représentation encore faible des femmes au municipal, Suzanne Roy a constaté un changement de paradigme aux dernières élections municipales de 2017. L’élection de la mairesse Valérie Plante, à Montréal, et de la mairesse Josée Néron, à Saguenay, en sont des exemples probants, d’après elle.

«C’est un changement extrêmement positif», lance Mme Roy.

Or, 2021 doit être les élections municipales du «changement», avance l’élue de la Rive-Sud. «J’espère que c’est là qu’on va voir un grand changement», affirme-t-elle.

Avec la collaboration d’Emmanuel Delacour.

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