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Fermeture des frontières: un couple craint de ne pas pouvoir rentrer au Canada

Claire Rudloff et Matthias Möller
Claire Rudloff et Matthias Möller Photo: Courtoisie

La fermeture partielle des frontières par le gouvernement de Justin Trudeau fait craindre le pire à un couple de résidents canadiens temporaires basés à Mont-Tremblant. Partis en vacances il y a près de deux semaines, ils pourraient se trouver bloqués à l’extérieur du pays.

Selon Claire Rudloff, une réceptionniste hôtelière de 23 ans, cela pourrait signifier d’importants dépassements de coûts.

Mme Rudloff et son conjoint, Matthias Möller, ont pris l’avion pour la Guadeloupe, il y a un peu moins de deux semaines. C’était avant que tout déboule au Canada, constate celle qui a obtenu un permis de travail au Québec en novembre dernier.

Malgré la poussée de la pandémie, le jeune couple n’avait pas prévu revenir avant samedi. Et comble du désespoir, Claire et son conjoint ont été impliqués dans un accident de voitures, le 10 mars.

Une semaine plus tard, Matthias demeure cloué au lit par un interdit de voler. Aucun moyen, donc, de devancer la date de départ.

À 24h de la fermeture partielle des douanes, Claire Rudloff s’inquiète. «On se trouve dans l’éventualité qu’on ne pourra pas du tout rentrer», constate-t-elle.

Le premier ministre Justin Trudeau annonçait lundi de nouvelles mesures aux frontières canadiennes. Désormais, seuls les résidants permanents canadiens ou ceux qui ont un lien familial avec une telle personne pourront passer les douanes. Les américains font aussi l’objet d’une exception.

«Désespérée»

La possibilité d’être retenue hors des frontières canadiennes «désespère» Claire Rudloff. «Ça serait bien de savoir qu’on peut encore être accueillis dans le pays où on a notre travail et notre appartement», souligne la jeune femme.

Le couple, qui était basé à Hambourg, en Allemagne, avant d’arriver au Québec, s’attend à d’importants dépassements de coûts.

«Si ça dure deux semaines, il va falloir qu’on paie l’hôtel, ce qui n’est pas couvert par une quelconque assurance. Plus la location de voiture et, éventuellement, le prix du changement de billets», énumère-t-elle.

«Oui, ça va être une somme assez importante. Plus le loyer qu’on paie au Canada.» – Claire Rudloff

Elle invite le gouvernement Trudeau à ouvrir une ligne téléphonique pour les travailleurs temporaires pris hors du Canada. «C’est une décision qui ne laisse aucune place au cas par cas», indique-t-elle.

Flou

Rejointe lundi après-midi après l’annonce de la fermeture des frontières, la directrice des communications du premier ministre, Chantal Gagnon, a maintenu que ce genre de cas «fait partie des choses qu’on regarde actuellement».

Guillaume Cliche-Rivard, un avocat en immigration bien au fait de la situation, évoque des exceptions probables pour certains types de profession.

«Il semble que cela pourrait viser les travailleurs dans les services essentiels ou alors les membres de la famille, mais rien de moins certain», avance-t-il en entrevue avec Métro.

Celui qui agit comme président de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI) s’attend à voir de plus en plus de situations comme celles de Claire et Matthias.

«Peut-être que ça va amener le gouvernement à définir mieux les exceptions. Pour l’instant, ça semble assez strict.» – Me Guillaume Cliche-Rivard

Le juriste invite ceux qui sont pris à l’extérieur du pays à revenir au plus vite. La fermeture officielle des frontière surviendra mercredi à midi.

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