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Coronavirus: des Canadiens coincés en Inde appellent Ottawa à l’aide

Coronavirus Inde
Le Québécois Geminis Hernandez Tetreault devait quitter l'Inde pour revenir au bercail le 27 mars, mais son vol de retour a été annulé. Photo: Courtoisie

Des Canadiens confinés en Inde pressent le gouvernement Trudeau d’envoyer des avions pour les sortir de ce pays, qui a pris des mesures drastiques pour limiter la propagation du coronavirus au sein de sa population.

L’Inde, qui compte 1,3 milliard d’habitants, a ordonné mardi un confinement obligatoire à l’ensemble de sa population pour 21 jours. Ainsi, tous les commerces et services non essentiels ont fermé leurs portes et les transports publics sont mis sur pause. Les épiceries, les pharmacies et les hôpitaux demeurent toutefois ouverts.

«Pour la nourriture, on a le droit de sortir à une seule personne, parfois deux. On peut aller chercher de la nourriture et les pharmacies sont ouvertes. Il y a quand même beaucoup de personnes qui bougent, qui vont dans les épiceries et les pharmacies», constate Geminis Hernandez Tetreault, un Québécois d’origine péruvienne qui est arrivé à Mumbai avec sa conjointe le 7 mars. 

Le Montréalais constate toutefois une crainte grandissante de la part de la population locale, qui associe les étrangers à la propagation de ce virus.

«On est dans un hôtel à frais élevés à Mumbai parce que les hôtels plus bas de gamme n’acceptent plus les touristes», raconte-t-il.

Manque de nourriture

Les aliments disponibles dans les commerces encore ouverts se font d’ailleurs de plus en plus rares dans certains endroits.

«On n’a pas pu s’acheter de la nourriture la première journée, ni de l’eau», évoque Rémi Tremblay, un Québécois originaire de Brossard actuellement coincé à Goa, dans le sud-ouest de l’Inde. Il a ensuite réussi à se procurer des fruits dans une épicerie encore ouverte.

Le Montréalais Rémi Dion a pour sa part «la chance» de demeurer dans un lieu d’hébergement qui lui fournit des repas. L’étudiant à la maîtrise en intelligence artificielle s’est rendu en Inde pour une session d’études à l’étranger au début du mois de janvier.

«C’est une chance parce que les Blancs ne sont pas les bienvenus en ce moment. Ce n’est pas le moment de se promener dans les rues», confie-t-il. 

«Il y a beaucoup de Canadiens qui ne vont pas pouvoir revenir au pays et qui ont des problèmes de santé, qui sont dans une situation précaire.» -Rémi Dion

Vols annulés

M. Hernandez Tetreault devait normalement revenir à Montréal le 27 mars, «mais c’est mort», soupire-t-il. Les compagnies aériennes ne cessent d’annuler leurs vols, incluant Air Canada, tandis que les quelques vols disponibles sont offerts à des prix exorbitants. Une situation qui nuit aux quelque 15 000 Canadiens actuellement en Inde, qui peinent à quitter le pays.

«J’étais censé revenir le 12 mars et c’est là que ça a commencé à aller mal», raconte Rémi Tremblay. Ce dernier tenté à plusieurs reprises de revenir au pays depuis que son vol de retour a été annulé, en vain. 

«Moi, c’est certain que je ne m’achèterai pas d’autres billets d’avions. Sinon, je vais juste continuer à m’endetter pour des billets d’avion qui seront annulés. Je vais attendre que le gouvernement canadien envoie des avions. J’ai espoir», laisse-t-il tomber.

Ottawa pressé d’agir

Jusqu’à maintenant, le gouvernement canadien a organisé de nombreux vols  pour rapatrier des Canadiens coincés dans plusieurs pays. Parmi ceux-ci, on compte le Pérou, l’Espagne, le Guatemala et le Maroc, entre autres. En Inde, toutefois, les Canadiens patientent.

«J’ai l’impression que le gouvernement canadien va attendre la fin du confinement, mais le délai de 21 jours risque encore d’augmenter», craint Rémi Tremblay. 

«J’ai l’impression que le lockdown va s’étendre sur deux à trois mois», craint pour sa part M. Dion. Il peine, lui aussi, à trouver un moyen de rentrer au bercail. 

Mercredi, le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a assuré prendre cette situation au sérieux.

«Nous savons que le confinement rend les déplacements difficiles pour les voyageurs canadiens bloqués en Inde qui souhaitent rentrer chez eux», a-t-il écrit sur son compte Twitter. Il a indiqué que les autorités «travaillent pour faciliter les vols dans une situation complexe». 


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