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Trudeau «très inquiet» par le possible détournement de masques destinés au Canada

Justin Trudeau
Justin Trudeau Photo: Dave Chan/AFP

Le premier ministre Justin Trudeau s’est dit jeudi «très inquiet» par les possibles détournements d’équipement médical et de masques destinés au Canada. Il promet d’entamer un suivi serré dans les prochains jours, alors que le Québec pourrait manquer d’équipements et de protections d’ici une semaine.

«J’ai vu avec grande préoccupation ce rapport soulignant qu’il y aurait peut-être eu détournement. On est très inquiets. On va faire des suivis pour s’assurer de comprendre ce qui s’est passé, pour que l’équipement destiné au Canada arrive au Canada», a expliqué le chef libéral lors de son point de presse quotidien, jeudi.

Plusieurs médias ont fait état jeudi d’un climat particulièrement «tendu» en ce qui concerne l’approvisionnement en matériel un peu partout dans le monde.

M. Trudeau, qui dit comprendre «les inquiétudes du premier ministre Legault», affirme que des discussions ont déjà été entamées sur ce «sujet spécifique» avec le gouvernement de Donald Trump. Ce dernier a racheté plusieurs fois des stocks de masques devant initialement se rendre en France dans les derniers jours, alors que le nombre de cas en sol américain avait dépassé 217 000 jeudi matin.

«Les besoins aux États-Unis sont criants, mais les besoins au Canada sont criants aussi. On doit travailler ensemble pour contrôler l’expansion du virus.» -Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Trudeau prudent sur les scénarios

Questionné sur la possibilité de publier les scénarios de son gouvernement à l’égard du nombre de cas de coronavirus, Justin Trudeau s’est toutefois montré beaucoup plus prudent. Il promet en revanche d’en discuter avec ses homologues provinciaux jeudi soir, alors qu’une rencontre virtuelle est prévue pour faire le point.

«C’est important pour nous de donner des modèles réalistes, et tout ça dépend du comportement que les gens prennent aujourd’hui», tonne-t-il, reconnaissant au passage que plusieurs autres États ont déjà publié ce genre de données. «On peut apprendre de ce qui a bien ou mal fonctionné ailleurs. On aura énormément d’analyses à faire», renchérit l’élu fédéral.

La ministre de la Santé, Patty Hajdu, abonde relativement dans le même sens. «Pour faire des modèles, on a besoin de données très précises. Les provinces travaillent fort en ce sens, et on les soutient par plusieurs outils», avance-t-elle.

«C’est difficile de donner chaque scénario en particulier, parce que chacun d’entre eux dépend d’une série de mesures différentes qu’on met en place.» -Patty Hajdu, ministre fédérale de la Santé

Hier, le premier ministre François Legault s’était montré ouvert à partager les estimations de Québec quant à la fin de la courbe de transmission. J’ai demandé aux gens de la santé publique de travailler à sortir le scénario le plus probable dans les prochains jours. Or, reste des probabilités. Personne dans le monde en ce moment n’est capable de dire avec précision quand ce sommet va arriver», a-t-il prévenu.

Ottawa a également confirmé qu’une commande d’un million de masques vient d’être reçue à Hamilton. L’ensemble du matériel sera redistribué de manière égalitaire, promet-on.

Autres vols, pas d’élections

Disant comprendre «l’anxiété» des Canadiens toujours coincés à l’étranger, le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a quant à lui assuré qu’Ottawa «fait tout ce qui est possible pour les ramener à la maison le plus rapidement possible».

«On a déjà facilité le retour de milliers de Canadiens sur plus d’une quarantaine de vols. Dans les prochains jours, il y en aura d’autres», dit l’élu. Des avions en partance du Pérou, de la Colombie, de l’Inde et du Pakistan doivent notamment décoller vers le Canada prochainement.

«Nous faisons face à un défi sans précédent. Que ce soit à propos de la fermeture des frontières ou les restrictions dans chaque pays, on travaille 24 heures sur 24 pour vous aider.» -François-Philippe Champagne, ministre des Affaires étrangères

Alors que des Premières Nations doivent tenir des élections dans les prochaines semaines à travers le pays, le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, a pour sa part appelé à la prudence. «Nous leur avons demandé de ne pas les tenir pour le moment. Si elles choisissent de le faire, ce qui est leur droit, on leur donnera des mesures strictes à suivre», assure-t-il.

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