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Grèves dans les garderies: des parents sans solution

Deux garçons dans une garderie
Photo: 123RF

Alors que les grèves tournantes dans les garderies familiales se multiplient, une mère de famille s’inquiète de ne pas avoir d’alternatives en temps de pandémie. Une grève générale illimitée aurait selon elle l’effet d’un «tsunami».

Depuis mardi à Québec, les garderies familiales affiliées à la CSQ participent chacune à leur tour à des grèves rotatives qui toucheront nombre de régions du Québec. Mercredi, le débrayage s’est transporté à Laval et dans Lanaudière. C’est le 11 septembre que les parents de Montréal devront se débrouiller.

La CSN compte pour sa part entamer des grèves tournantes dans deux semaines si le ministère ne revient pas s’asseoir à la table de négociations.

L’utilisation de tels moyens de pression comme la grève embête Claudie Léveillé. La mère de deux petits envoie en temps normal ses enfants dans un service familial de Laval représenté par la CSN.

«Moi, j’ai un emploi à temps plein. Avant la pandémie, j’envoyais mes enfants chez ma mère ou d’autres proches. Mais avec la COVID-19, les personnes qui gardent mes enfants normalement sont en situation de santé précaire», explique-t-elle.

Le plan B est donc lui aussi tombé à l’eau. L’un des parents devra prendre un congé sans solde, laisse tomber Mme Léveillé.

Responsable du service en milieu familial Salade de fruit, Marie-Joelle Meloche convient que plusieurs parents se sentent «désemparés».

La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ) tente depuis des mois de négocier des salaires plus élevés pour les intervenantes. Le syndicat affilié à la CSQ se plaint aussi de n’obtenir aucune compensation pour la production de «dossiers de l’enfant», des documents exigés par le ministère de la Famille qui accaparent énormément de temps supplémentaire, selon la centrale.

La CSN abonde dans le même sens. Elle souhaite «obtenir la reconnaissance» du ministère de la Famille.

Un mal nécessaire

Représentante des responsables en milieu familial à la CSN, Karine Morisseau convient qu’elle souhaite éviter les grèves. «Mais les actions seront maintenues dans l’éventualité où le ministère ne collabore pas», observe-t-elle.

Elle se désole des effets d’une grève sur les parents et les enfants. «Ça nous crève le coeur. Mais à un moment donné, on n’aura pas le choix», souligne Mme Morisseau.

La présidente de la FIPEQ, Valérie Grenon, avance même que plusieurs parents appuient les revendications des professionnelles. «Il y en a qui ont parti une pétition pour appuyer nos demandes», précise-t-elle.

Grève générale illimitée?

À partir du 21 septembre, la FIPEQ compte lancer une grève illimitée dans l’ensemble de son réseau. La CSN, elle, ne se prononcera pas là-dessus avant la fin-septembre.

Claudie Léveillé frissonne à l’idée de devoir garder ses deux jeunes pour une durée indéterminée. «Ça serait un tsunami», illustre la mère de famille.

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