Anglade veut que le «nationalisme économique» de la CAQ soit plus vert
À quelques jours de la rentrée parlementaire, la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a profité du caucus de sa formation pour attaquer fermement le «nationalisme économique» du premier ministre François Legault. Selon elle, celui-ci omet un point important: l’environnement.
Les caucus présessionnels sont généralement l’occasion pour les députés de définir les dossiers d’importances en vue de la rentrée à l’Assemblée nationale, prévue pour le 15 septembre. Premiers à tenir cette réunion, les élus du Parti libéral du Québec (PLQ) en ont également profité pour accueillir pour une première fois leur nouvelle leader.
Couronnée en mai dernier, Mme Anglade n’avait pas pu tenir d’événement en présence de ses 27 collègues députés jusqu’ici. En début de caucus, jeudi, la députée de Saint-Henri–Sainte-Anne a fixé ses priorités pour cette discussion de deux jours entre libéraux: «l’avenir du Québec».
Elle ne croit pas au «nationalisme économique» évoqué par le premier ministre dans une entrevue accordée au quotidien La Presse cette semaine.
«Dans les 18 mois avant la COVID-19, il n’y a pas d’élément économique marquant de la part du gouvernement», a lancé Mme Anglade aux journalistes lors du premier point de presse pré-caucus.
Le premier ministresouhaite faire mousser le «nationalisme économique», qui s’appuierait sur un appel fort au Made in Québec. D’après l’élue libérale, l’angle mort de la Coalition avenir Québec dans la relance économique est l’environnement.
«S’il y a une tendance claire [que le gouvernement ne voit pas], c’est celle de l’environnement. C’est criant, c’est là», a-t-elle commenté.
«On demande au gouvernement de ne pas aller vers l’arrière. C’est exactement l’opposé que le gouvernement fait.» – Dominique Anglade, cheffe du Part libéral du Québec
Deux projets de loi
La cheffe libérale dénonce l’attitude de Québec dans l’analyse du projet de loi 44, qui vise l’abolition du Fonds vert. L’étude détaillée du PL44 s’est terminée mardi à Québec.
Selon le PLQ, le ministre responsable de la mesure législative, Benoit Charette fait «la sourde oreille» dans le dossier.
«Nous avons tenté par plusieurs propositions d’amendements d’inclure davantage de transparence, par exemple, en proposant de renforcer le rôle de surveillance du ministre, mais le ministre a refusé l’ensemble de nos propositions en ce sens», s’était insurgé le porte-parole du parti en matière d’environnement, Frantz Benjamin, mardi.
Cet automne, Mme Anglade s’attend aussi à devoir talonner le gouvernement sur la nouvelle version de son controversé projet de loi 61. À la suite d’un changement de garde au poste de président du Conseil du Trésor, la CAQ déposera cette session un tout nouveau document.
«Nous devons voir ce qu’ils présenteront», a ajouté la politicienne.
Le PL61 visait en premier lieu une accélération des chantiers d’infrastructure au Québec. Sa première version, déposée par le ministre Christian Dubé – nouvellement à la Santé et aux Services sociaux –, comportait plusieurs articles permettant d’éliminer des étapes d’évaluation environnementale et financière.
Piquées au vif, les oppositions, dont le Parti libéral, avaient attaqué le gouvernement de toute part.