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Réouverture: les gyms se ravisent

Les gyms sont fermés au Québec depuis le début du mois dernier
Photo: Al Bello/Getty Images

Les propriétaires de gyms québécois qui menaçaient de rouvrir coûte que coûte mettent de l’eau dans leur vin. Plutôt que de rouvrir jeudi, ils comptent simplement manifester devant leurs installations.

En début de semaine, 200 entrepreneurs avaient menacé de rouvrir leurs portes en pleine zone rouge, citant des enjeux de santé mentale pour le public. En réaction, le premier ministre François Legault avait décidé d’imposer des amendes, aux propriétaires comme aux clients.

«On va adopter un décret pour qu’il y ait des amendes non seulement pour les propriétaires, mais les clients qui se présenteraient dans les gyms qui n’ont pas de droit d’être ouverts», avait-il précisé, lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

Citant une «dérive autoritaire», les établissements d’activité physiques qui menaçaient la désobéissance civile ont plutôt décidé de déclencher des «contestations santé» dans le respect des mesures sanitaires, jeudi à 8h30. Les manifestations, masques inclus, sont toujours permises dans la province.

En zone rouge, toute activité en salle d’entraînement est proscrite.

Guilbault satisfaite

Interrogée sur la décision des proprios de gyms, mercredi, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, s’est dite «très satisfaite». «Je salue ce changement de cap, parce que la désobéissance civile, et tout ça, ce n’est pas une bonne idée», a indiqué l’élue de la Coalition avenir Québec.

Cette dernière n’a pas précisé si le gouvernement mettrait tout de même en place de nouvelles mesures restrictives.

«On sera prêts à agir si on devait en venir à des mesures répressives», s’est-elle contenté de dire.

Critiques

La coalition de propriétaires de centres d’entraînement fait l’objet de critiques de la part d’autres acteurs du secteur de la santé.

L’Association des kinésiologues du Québec (AKKOMQ) s’est dite préoccupée par la situation de confrontation actuelle. Elle invite les deux parties au dialogue.

La porte-parole de l’AKKOMQ, Geneviève Émond, dit toutefois comprendre la volonté des propriétaires de reprendre et maintenir leurs activités le plus rapidement possible.

«Après avoir investi de façon importante pour continuer d’accueillir leurs clients, aujourd’hui, les centres d’entraînement ne peuvent que constater l’exode de leurs revenus et de leurs clients; ce qui est très préoccupant du point de vue de la santé et de la protection du public», a-t-elle mentionné.

L’AKKOMQ interpelle le gouvernement afin qu’il informe et protège le public de façon plus adéquate. «Nous sommes d’avis que l’entrainement sans supervision a aussi des conséquences dont nous sommes témoins», peut-on lire dans un communiqué.

Une autre voix s’élève contre la coalition de propriétaires de centres d’entraînement, celle du Conseil canadien de l’industrie du conditionnement physique (CCICP). Ce dernier représente plus du tiers des 667 établissements disposant d’un permis de studio de santé au Québec.

Le CCICP s’oppose à la désobéissance civile et prône le respect des consignes gouvernementales. Il précise tout de même que l’absence d’activité physique a des impacts directs et néfastes sur la santé physique et mentale de tous.

– En collaboration avec Naomie Gelper

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