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COVID-19: la situation ne s’améliore pas au CHSLD Marcelle-Ferron

CHSLD
Photo: Archives

Selon les informations récupérées par Métro, la situation ne semble pas s’améliorer au CHSLD Marcelle-Ferron. La récente éclosion n’est toujours pas réglée et le manque de personnel représente encore un problème majeur. De plus, les chiffres rapportés au cours des dernières semaines ne démontreraient pas à quel point l’heure est grave.

Le 18 octobre dernier, les Québécois ont appris que la deuxième vague de la COVID-19 avait fortement frappé le Centre d’accueil Marcelle-Ferron, situé à Brossard en Montérégie. Depuis le 28 septembre, une éclosion de cas avait lieu dans le CHSLD et il est rapidement devenu le plus touché de la province.

Toutefois, pendant plus de deux semaines, les chiffres concernant l’établissement ne figuraient pas dans le tableau faisant état de la situation des cas actifs et des décès dans les CHSLD, publié quotidiennement par le ministère de la Santé .

Samedi, Métro a mis la main sur le plus récent tableau quotidien faisant état de la situation, qui est créé par l’employeur du CHSLD Marcelle-Ferron. Le tableau est très détaillé. Depuis le début de l’éclosion, soit le 28 septembre, l’établissement fait état de 83 cas confirmés. Parmi ceux-ci, on compte 47 cas actifs, 12 décès, 22 personnes rétablies ainsi que deux nouveaux confirmés aujourd’hui. De plus, 35 employés auraient aussi contracté le virus.

Des chiffres trompeurs

Depuis le 18 octobre, les chiffres concernant le CHSLD Marcelle-Ferron sont rapportés par le ministère de la Santé. Cependant, la manière dont ils le sont ne dresse pas toujours un réel portrait de la situation et peut porter à confusion, selon la présidente du secteur privé de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Sonia Mancier.

Mme Mancier compare les données publiées par le CHSLD Marcelle-Ferron à celles du gouvernement quotidiennement. Dans une entrevue avec Métro, elle a mentionné que sur le site du ministère de la Santé, c’est le nombre de cas actifs qui est affiché. Toutefois, pendant la première vague, le nombre total de cas depuis le début de la pandémie était partagé.

La présidente de la FIQ aimerait que le tableau du gouvernement soit le plus proche que possible de la réalité. Bien que ce soit mieux fait récemment, le ministère inscrit seulement dans son tableau les chiffres des cas présents sur place, mais avec un léger décalage.

Mme Mancier trouve qu’il serait pertinent que tous les chiffres soient affichés. Sinon, ces derniers paraissent moins impressionnants et les gens ne comprennent pas véritablement la sévérité de la situation. D’autre part, les cas rétablis prouvent que certaines mesures mises en place ont fonctionné.

La présidente de la FIQ a aussi mentionné que si le ministère de la Santé ne modifiait pas la façon dont les chiffres faisant état de la situation des CHSLD étaient rapportés durant cette deuxième vague, on pourrait parler d’un manque de transparence.

Manque de personnel

L’un des problèmes principaux dans la gestion de l’éclosion est le manque de personnel. Ce problème existait déjà avant la pandémie, mais il est beaucoup plus prononcé depuis quelques mois. Mme Mancier a parlé d’un roulement des employés. Plusieurs d’entre eux travaillent dans plus d’un établissement. Ce qui représente un danger et aggrave le risque de propagation.

Un manque de préposés a été soulevé, mais aussi un manque d’infirmières et d’infirmières auxiliaires. Au total, il faudrait entre 35 et 40 employés additionnels pour assurer le bon fonctionnement de l’établissement. Mme Mancier et l’employeur du CHSLD ont déjà fait plusieurs demandes au CISSS de la Montérégie-Centre à ce sujet. Si la situation ne s’améliore pas et que l’aide nécessaire n’est pas fournie très bientôt, la présidente de la FIQ envisage d’autres options.

«Si on doit arriver à être obligé de mettre l’armée ou d’obliger le CISSS à mettre des ressources, on le fera s’il le faut. Moi, c’est sûr que je suis à l’affût en fin de semaine pour voir si ça bouge un peu parce que si ça ne bouge pas, on va être obligé de faire des pressions politiques pour qu’il y ait du personnel qui soit mis à disposition. Ça n’a aucun sens là. On est quand même à 83 personnes confirmées depuis un mois. En un mois, c’est quand même beaucoup de cas de contamination pour un CHSLD qui a peu près 260 résidents.» – Sonia Mancier, présidente du secteur privé de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec

De nouvelles mesures

Le Centre d’accueil Marcelle-Ferron fait partie des établissements qui ont eu la chance d’avoir zéro cas lors de la première vague. Toutefois, les autres CHSLD qui en ont eu ont pu apprendre de leurs leçons. Ce n’est malheureusement pas le cas pour le centre situé à Brossard, qui éprouve encore de la difficulté à s’ajuster.

Au cours des derniers jours, une microbiologiste a visité l’établissement. À la suite de recommandations fournies par cette dernière, le CHSLD Marcelle-Ferron a décidé de mettre toutes les personnes infectées sur le même étage et dans la même unité. L’employeur ne l’avait pas fait avant. Les quatre autres zones sont maintenant en isolement, et ce, depuis hier. Pendant 14 jours au total, les résidents ne sortiront pas de leur chambre. Les mesures nécessaires pour lutter contre l’éclosion sont donc en train d’être mises en place.

Avec des informations de François Carabin.

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