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Manif contre les «solutions policières à la crise sanitaire»

Des manifestants du collectif «Pas de solution policière à la crise sanitaire» déambulent au centre-ville de Montréal le 6 février. Photo: François Lemieux/Métro Média

Des dizaines de manifestants du collectif «Pas de solution policière à la crise sanitaire» ont déambulé dans les rues du centre-ville de Montréal, samedi après-midi. Ces derniers souhaitaient dénoncer le couvre-feu imposé il y a un mois par le gouvernement caquiste en raison des effets négatifs qu’il aurait sur les populations vulnérables.

Le collectif conteste par ailleurs la reconduction du couvre-feu au-delà du 8 février. Il dénonce aussi plus largement la gestion de la pandémie effectuée par Québec, qu’il juge «catastrophique».

«En attribuant aux policiers le pouvoir de décider arbitrairement à qui et comment s’applique le couvre-feu, les plus vulnérables sont privés de leur droit à la santé et à la sécurité. Nous nous dirigeons vers une crise humanitaire et sanitaire aux conséquences tout aussi désastreuses que la crise actuelle», fait valoir l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues (AQPSUD) dans un communiqué.

Rassemblés à la place Émilie-Gamelin, à l’angle de la rue Berri et du boulevard de Maisonneuve, les manifestants ont écouté quelques discours avant d’entamer une marche vers l’ouest.

En charge de la coordination générale à l’AQPSUD, Chantal Montmorency, avance que le couvre-feu compromet la sécurité des personnes vulnérables. Même si la Cour supérieure a jugé que le couvre-feu ne s’applique pas aux itinérants, la mesure continuerait de leur nuire.

«À chaque jour, ce couvre-feu fait souffrir des gens. Des gens meurent ont des surdoses à cause de ça. Ça empêche les personnes vulnérables d’accéder aux services et aux soins de santé auxquels elles ont droit. La rue est un écosystème, un système économique. Quand on le met à mal, c’est tout le monde autour qui souffre. On s’attend à une recrudescence des infections au VIH et au VHC», indique-t-elle.

Locataires

Organisatrice communautaire au P.O.P.I.R. comité logement, qui défend les locataires du Grand Sud-Ouest, Mollie Poissant a aussi pris la parole.

Son organisme défend notamment les droits de locataires victimes de violence conjugale ou sexuelle. Mme Poissant déplore que le couvre-feu empêche les gens de «prendre un break, de sortir de leur logement parfois anxiogène, mais aussi de pouvoir prendre des marches pour sortir temporairement de leur situation».

Les mesures sanitaires dans leur ensemble fragiliseraient en outre la situation des locataires à faible revenu.

«Ils sont contraints d’avoir un accès restreint aux ressources dorénavant majoritairement en télétravail et qui ferment à 20h. Certains mal-logés peuvent potentiellement devenir des sans-logis parce qu’il n’y a plus de logements abordables et suffisants», explique Mme Poissant.

Le P.O.P.I.R. réclame un gel des loyers afin d’aider les locataires à surmonter la pandémie et la spéculation foncière. Il milite aussi pour la construction de logements sociaux.

Les groupes Solidarité sans frontière, The Racial Justice Collective et Verdun ensemble contre la gentrification ont également co-organisé la manifestation.

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