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Il faut cesser l’état d’urgence, demande la Ligue des droits et libertés

Conférence de presse de Legault
Photo: Josie Desmarais/Métro

La fin de l’état d’urgence sanitaire au Québec doit être déclarée, plaide la Ligue des droits et libertés (LDL), un organisme de défense des droits humains. Sa levée est pourtant impossible avant la fin du mois d’août, a convenu le premier ministre François Legault mardi.

Décrété en mars 2020, l’état d’urgence est constamment renouvelé sans consultation des députés de l’Assemblée nationale. En sa vertu, le gouvernement se voit octroyer des droits «exceptionnels».

L’organisme ne s’oppose pas aux «mesures rigoureuses dont certaines sont toujours pertinentes», mais constate que la situation sanitaire a grandement progressé depuis la mise en place de l’urgence sanitaire.

«L’urgence sanitaire est un état d’exception conçu pour une situation exceptionnelle se déroulant sur le court terme, rappelle la présidente de la Ligue, Alexandra Pierre. À l’heure du déconfinement, les mesures sanitaires requises à la lutte contre la pandémie, si légitimes peuvent-elles être, se doivent de recevoir l’attention de l’Assemblée nationale aux fins de leur validation.»

L’état d’urgence a notamment des répercussions dramatiques pour les enfants, les travailleurs à statut précaire, les personnes aînées, qui se retrouvent au cœur de cette crise, selon la Ligue.

«Des mesures sanitaires déterminées par nos expert-e-s de la Santé publique continueront à s’imposer sur le long terme. On doit toutefois redonner aux communautés locales et aux institutions le droit d’agir et d’influencer leur déploiement», demande la coordonnatrice Catherine Descoteaux.

Attendre la vaccination

Malgré le début du déconfinement, il faudra attendre qu’une majorité de la population ait reçu deux doses de vaccin avant de songer à lever l’état d’urgence, tranche le premier ministre François Legault.

«Dans les mesures d’urgence, il y a toutes les consignes, le port du masque, le respect d’un mètre ou deux, la fermeture de parcs, a-t-il rappelé. On ne pense pas qu’on va pouvoir vraiment déconfiner puis enlever toutes les mesures avant que tout le monde ait deux doses.»

Les partis d’opposition souhaitent que la CAQ élabore un plan pour sortir de cet état d’urgence d’ici la fin de la présente session parlementaire, à la mi-juin.

«L’urgence sanitaire, c’est lorsqu’il y a une urgence, une situation qui est hors de contrôle, qui menace la sécurité des gens, relativise le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. On va tenter de s’entendre avec le gouvernement sur ces critères objectifs là cette semaine.»

Population craintive

Pourtant, à l’aube du confinement, l’heure n’est pas à la réjouissance chez les Canadiens. Plus de la moitié sondée (52%) par la firme de sondage Léger «sont anxieux à l’idée d’un retour à la situation d’avant la pandémie». Parmi eux, 11% ressentent un «niveau élevé d’anxiété».

Cependant, 73% de la population estime que les mesures de déconfinement sont soit assez rapides ou trop lentes. Une proportion de 44% pense que les mesures établies par leur gouvernement étaient dures, mais appropriées selon le contexte sanitaire.

Un total de 1624 internautes canadiens ont participé à ce sondage en collaboration avec l’Association d’études canadiennes (AEC).

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