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Justin Trudeau présente des excuses officielles pour l’internement des Italo-Canadiens

Justin Trudeau, premier ministre du Canada, devant des drapeaux canadiens.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau Photo: David Kawai/Collaboration spéciale

Justin Trudeau a pris la parole ce matin à la Chambre des communes pour présenter des excuses officielles du gouvernement fédéral pour l’internement de Canadiens d’origine italienne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Durant ce conflit et après la déclaration de guerre de l’Italie envers le Canada, le gouvernement canadien, alors dirigé par le libéral William Lyon Mackenzie King, a désigné 31 000 Italo-Canadiens comme «étrangers ennemis». Il a ensuite ordonné l’internement de 600 d’entre eux dans des camps. Ceux-ci ont été arrêtés sans procès.

«À tous ceux qui ont été touchés par ce chapitre de notre histoire, nous sommes désolés. Votre famille et votre communauté ne méritaient pas cette injustice», a déclaré M. Trudeau.

Il a présenté ses excuses en français, en anglais, et en italien. «Diamo scusa», a-t-il dit.

Le premier ministre de Canada a entamé son discours d’excuses en revenant sur l’arrestation de Giuseppe Visocchi à l’été de 1940, sur la rue Dante, à Montréal. «Il faudra deux ans pour que Giuseppe rentre chez lui», a poursuivi M. Trudeau.

L’homme a été détenu dans un camp à Petawawa, en Ontario, alors que sa famille était laissée à elle-même. «Cette histoire n’est pas celle d’un seul homme ou d’une seule famille», a-t-il précisé.

Des arrestations «injustes»

Justin Trudeau a qualifié la politique d’internement d’«injuste».

Lorsque la Chambre des communes a déclaré la guerre au régime fasciste de Mussolini en Italie, le Canada n’avait pas à s’en prendre aux Italo-Canadiens, a-t-il déclaré. «Se dresser contre le régime italien qui s’était rangé du côté de l’Allemagne nazie était la bonne chose à faire, mais faire porter le blâme aux Italo-Canadiens respectueux de la loi ne l’était pas», a-t-il ajouté.

Alors qu’on demandait aux Canadiens de s’unir contre l’effort de guerre, certains ont été envoyés en prison sans qu’aucune accusations officielles ne soient portées contre eux. À leur arrivée dans les camps, la durée de leur peine n’était pas déterminée.

«Des réputations ont été ruinées. Des entreprises ont été démantelées. Des familles se sont retrouvées sans moyens de subsistance. Des enfants ont été rejetés par leur amis ou retirés de l’école», a rappelé le premier ministre.

«La façon dont le gouvernement a traité les Italo-Canadiens était inacceptable, et ce traitement a causé de réels préjudices. Et pas seulement aux hommes et aux femmes qui ont été internés et à leur famille, mais aussi aux générations qui ont vécues avec cet héritage de discrimination», a-t-il ajouté.

Le discours de M. Trudeau a été suivi par des interventions de tous les chefs de partis à la Chambre des communes.

 

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