La Loi sur l’équité en matière d’emploi sera révisée par un groupe de travail
La Loi sur l’équité en matière d’emploi, qui réglemente tous les milieux de travail qui sont sous l’autorité fédérale, sera révisée par un groupe de travail. Celui-ci étudiera une série de questions liées à la promotion de l’équité, la diversité et de l’inclusion en milieu de travail.
La ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, en a fait l’annonce lors d’un lancement virtuel mercredi matin. Elle était notamment accompagnée du secrétaire parlementaire du premier ministre et du président du Conseil du Trésor, Greg Fergus.
Dirigé par la professeure Adelle Blackett, le groupe de travail aura le mandat d’examiner la loi et les programmes qui la soutiennent afin de les actualiser.
«Cette loi sur l’équité est un outil important pour s’assurer que les lieux d’emploi soit équitables et diversifiés. Cet outil doit être aligné dans le 21e siècle. C’est le travail que ce groupe de travail va entreprendre», a souligné Filomena Tassi.
En effet, la ministre souhaite réformer la loi afin que celle-ci réponde à la réalité actuelle. «Nous savons par exemple qu’il y a des appels pour inclure d’autres groupes comme les membres des communautés LGBTQ2. D’autres ont marqué l’importance d’avoir plus de leadership pour les groupes sous-représentés», a-t-elle ajouté.
Le groupe, composé de 13 experts, prévoit fournir son rapport au début de 2022 au gouvernement du Canada avec des recommandations «concrètes indépendantes et fondées sur des preuves».
«Les communautés ont demandé l’occasion d’être entendus sur les préoccupations qu’elles ont. Comment je vois le rôle du groupe de travail, c’est de fournir une expertise, savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pour l’équité, mais surtout d’écouter profondément le vécu des Canadiens», a déclaré la professeure Adelle Blackett, doctorante en droit experte dans l’organisation du travail.
Une loi sur l’équité en matière d’emploi qui date des années 80
Rappelons que la Loi sur l’équité en matière d’emploi a été adoptée en 1986, à la suite de la publication du rapport d’égalité en matière d’emploi présenté en 1984 par la Commission royale, dirigée par la juge la Cour suprême du Canada récemment retraité Rosalie Abella.
En ce moment, les mesures d’équité en emploi visent particulièrement les femmes, les Autochtones, les personnes racialisées et les personnes ayant un handicap. Ce sont ces groupes qui ont constamment été la cible de préjugés et qui ont été confrontés à des taux de chômage et de sous-emploi élevés ainsi qu’à des obstacles qui les ont empêchés de participer pleinement au marché du travail.
Or, beaucoup de choses ont changé depuis les années 80, a déclaré Adelle Blackett, mentionnant notamment l’évolution de la compréhension des questions d’équité, de diversité et d’inclusion.
«La pandémie de COVID-19 a mis en lumière la persistance des inégalités. La pandémie a coïncidé avec une prise de conscience accrue à l’échelle mondiale de la nécessité de remédier au racisme anti-Noirs et de mettre fin à la haine anti-asiatique. Ce moment a aidé beaucoup de gens à comprendre des engagements que nous devons tous prendre pour lutter contre le racisme», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, un des aspects sur lequel prévoit travailler le caucus est de «redéfinir et d’agrandir» la catégorisation des groupes minoritaires. En effet, il semble y avoir un risque que certains groupes soient «perdus» dans la législation actuelle.
«La communauté noire, c’est très clair que lorsque les Noirs sont mis dans les minorités visibles, on devient visible. Il est très important lorsqu’on désagrège les données, on commence à voir des résultats qui nous forcent à poser un grand nombre de questions, à savoir comment le billet inconscient fonctionne», a indiqué Greg Fergus.
Selon la ministre Filomena Tassi, un «environnement équitable et favorable pour tous les travailleurs et les commerces» amène une plus grande productivité et permet de retenir les employés à tous les niveaux de leur carrière professionnelle.