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La CAQ fera davantage appel au privé dans sa refonte du système de santé

Christian Dubé
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé Photo: Josie Desmarais/Métro

Pour rattraper les milliers de chirurgies retardées par la pandémie et assurer un meilleur accès aux soins de santé, Québec utilisera davantage le réseau de santé privé. C’est ce qui a été révélé dans un plan de refonte du système de santé mardi, dont l’échéance est 2025.

«Depuis la pandémie, le gouvernement fait affaire avec 15 cliniques privées, dans lesquelles se sont déroulées 85 000 opérations. Présentement, 14% de l’activité chirurgicale se déroule au privé. Fort de cette expérience, le gouvernement entend aller plus loin en établissant davantage de partenariats avec ces cliniques», indique la Coalition avenir Québec (CAQ) dans un plan de 80 pages qui propose une cinquantaine de mesures.

«Ces partenariats avec le privé n’auront qu’un seul objectif: le bénéfice des patients», ajoute-t-on.

Québec veut également offrir un plus grand rôle aux cliniques médicales spécialisées, tout en respectant le principe d’universalité et de gratuité du système. Les patients qui utiliseront le réseau privé n’auront pas à débourser de frais.

Accès rapide à un professionnel

La CAQ oublie sa promesse électorale selon laquelle tous les Québécois auront accès à un médecin de famille. Plutôt, on propose l’accès à un professionnel de la santé adapté aux besoins de chacun dans un délai de 36 heures.

Les citoyens pourront contacter un service de communication unique par l’entremise duquel on leur proposera une consultation de santé adaptée. En fonction des besoins, on les dirigera vers un médecin de famille, une infirmière praticienne spécialisée, une pharmacie, un CLSC ou des services de télésanté.

Des conseils de santé seront même offerts par téléphone, et des outils d’autosoins seront développés pour limiter l’achalandage dans les établissements de santé.

Espace et modernité

En plus d’augmenter ses effectifs en santé, Québec veut miser sur une plus grande capacité hospitalière. Cela passe par l’ajout de lits, mais aussi par la construction et la rénovation d’hôpitaux vétustes. Pour s’assurer que les capacités ne soient pas dépassées, on veut s’assurer d’offrir «le bon soin au bon endroit».

Beaucoup de patients occupent un lit à l’hôpital, alors qu’ils devraient recevoir des soins à domicile, être en CHSLD ou dans un centre de réadaptation.

Fin du TSO

Décrié pendant la pandémie, le temps supplémentaire obligatoire (TSO) imposé au personnel de la santé serait chose du passé. Pour y arriver, on compte lancer une campagne de recrutement massive en plus d’assurer des capacités excédentaires de personnel.

«Il ne faudra plus tolérer que les absences ou les postes non comblés soient systématiquement couverts par le personnel au moyen de temps supplémentaire, trop souvent obligatoire», écrit-on dans le plan.

Pour améliorer les conditions de travail du personnel soignant, l’autogestion des horaires serait implantée. Les équipes participeront donc à la planification de leurs heures de travail, qu’elles pourraient adapter selon leurs besoins. L’embauche d’agents administratifs pour libérer le personnel soignant de tâches reliées à la «paperasse» devrait également contribuer à la disparition du TSO.

Apprendre de l’hécatombe

Québec s’offre des pouvoirs d’enquête accrus en ce qui concerne les résidences privées pour aînés (RPA), les CHSLD et les ressources intermédiaires. Il avait été difficile de lever le voile sur les décès en CHSLD au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19 au fil des différentes enquêtes menées.

Comme ses prédécesseurs, la CAQ s’engage aussi à offrir des repas de meilleure qualité en CHSLD.

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