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Variole du singe: 25 cas confirmés au Québec, 14 à Montréal

Le directeur national de santé publique, Luc Boileau. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le directeur national de santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, a annoncé jeudi que 25 cas de variole simienne, aussi appelée «variole du singe», ont été recensés au Québec. Parmi ces cas, 14 ont été recensés à Montréal. Une trentaine de cas seraient sous investigation. Pour le reste du Canada, un seul cas a été recensé en Ontario pour le moment.

La direction régionale de santé publique de Montréal a commencé à recenser plusieurs cas d’ulcérations orales ou génitales inhabituelles depuis le 12 mai. La «grande majorité» des cas sont des hommes adultes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Cependant, un enfant de moins de 18 ans ferait aussi partie du bilan général.

«Il s’agit d’une situation toute particulière, certainement préoccupante, a déclaré le Dr Boileau. C’est un agrégat de quelques cas qu’on essaie de contenir.»

Le gouvernement fédéral a livré plusieurs centaines de vaccins au Québec. Une dose de vaccin sera administrée aux personnes ayant été en contact avec une personne infectée. Cette dernière doit être administrée «idéalement» dans les quatre jours qui suivent l’infection. Passé quatre jours, le vaccin ne permettra pas de prévenir la maladie, mais peut modifier son évolution.

Le vaccin n’est pas prévu à ce jour pour les enfants. Il n’y aurait cependant pas de contre-indication si une administration pédiatrique est requise selon la Santé publique.

Nous ne sommes pas devant une nouvelle maladie qui peut s’apparenter au coronavirus. […] On n’est pas rendus dans une situation où il y a une contagion très vive et importante qui va se passer très rapidement.

Dr Luc Boileau

S’isoler en cas de symptômes

Le virus se transmet par contact direct avec des lésions, mais aussi par gouttelettes, lors de contacts étroits et prolongés. La période d’incubation est de 5 à 7 jours, mais peut s’étendre jusqu’à 21 jours.

Les symptômes sont des ulcérations orales ou génitales. Elles peuvent être accompagnées par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs articulaires et musculaires.

En cas de contact avec une personne infectée, les individus concernés doivent surveiller leurs symptômes et éviter d’avoir des rapports sexuels. Les personnes suspectées d’avoir la maladie doivent s’isoler et porter un masque.

Il est aussi recommandé de couvrir les lésions avec des pansements ou des vêtements et d’éviter tout échange d’objet. L’isolement est levé une fois les lésions cutanées guéries.

Dans la majorité des cas, la maladie se résout d’elle-même en deux à quatre semaines. Cependant, dans certains cas, des complications peuvent survenir.

«La stigmatisation est un grand enjeu»

Bien que la majorité des cas concerne pour le moment des hommes adultes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, la variole simienne se transmet avant tout par contacts étroits et prolongés, peu importe le comportement des individus. Il n’y a donc pas lieu d’associer la maladie avec l’homosexualité, selon la Santé publique.

La stigmatisation est un grand enjeu pour essayer d’enrayer la maladie, donc on essaie de lutter [contre celle-ci]. Notre ennemi, c’est le virus, pas les personnes infectées.

Dre Geneviève Bergeron, responsable médicale, urgence sanitaire et maladies infectieuses à la Direction régionale de santé publique de Montréal.

La Dre Bergeron a souligné que la stigmatisation des communautés concernées ne sera que «contre-productive». Elle a ajouté que l’objectif premier est que les personnes puissent se prévaloir de soins.

De son côté, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a été claire concernant le fait que le virus peut atteindre quiconque et ne fait «aucune discrimination».

«Contrairement aux propos récents de certains médias, ce virus ne fait aucune discrimination et ne se transmet pas sexuellement, a expliqué le sous-administrateur en chef de l’ASPC, Howard Njoo. Ce genre de désinformation et de stigmatisation peut causer des malentendus quant aux risques et des résultats néfastes en matière de santé».

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