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La langue maternelle, un gage de réussite pour combattre la violence conjugale

S’adresser aux communautés culturelles dans leur langue maternelle a pour effet de mieux les sensibiliser à des enjeux sociaux.

C’est ce qui ressort d’une étude menée par la professeure de l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Ginette Berteau. Elle a évalué l’impact d’ateliers de sensi­bilisation à la violence con­jugale de l’organisme le Bouclier d’Athéna auprès des communautés culturelles.

«Le message passe mieux avec la langue maternelle, a expliqué hier Mme Berteau. C’est avec cette langue qu’on est plus réceptif émotivement.»

Avant de prendre part à l’atelier de sensibilisation, au cours duquel elles visionnaient une vidéo informative sur la violence conjuguale donné dans leur langue maternelle, près de 20 % des femmes ne considéraient pas comme une forme de violence un excès verbal. Ce pourcentage chutait à 8,7 % au terme de la rencontre.

La violence n’est pas une inconnue

L’étude de la professeure Berteau a également démontré que les trois quarts des communautés culturelles de Montréal étaient très au fait des formes de violence conjugale (verbale, psychologique, physique, sexuelle et financière) ainsi que des ressources disponibles aux victimes.

«Le pas qui restait à franchir, c’était de porter plainte, de se prendre main», a dit Mme Berteau.

Ayant participé à plusieurs de ces ateliers de sensibilisation, l’agent du Service de police de la Ville de Montréal, Lê Minh s’est entretenu avec plusieurs femmes victimes de violence conjugale. «[Une d’entre elles] m’a dit un jour qu’elle a quitté son mari après m’avoir parlé», a-t-il rapporté. Cette campagne de sensibilisation qu’a organisée l’organisme le Bouclier d’Athéna pourrait très bien être reproduite pour d’autres enjeux sociaux, selon la professeure de l’UQAM.

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