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Le client a toujours…

Disons qu’un ouvrier fait des rénovations chez vous et que son travail est pourri.  Comment réagissez-vous?  Vous vous fermez la gueule ou, alors, vous alertez votre entourage pour faire savoir que l’ouvre de l’ouvrier en question est de la pure merde? Moi, je vous jure, j’irais même jusqu’à faire du porte-à-porte pour que ça se sache.

C’est un peu ce qu’a fait Mario Clément, le directeur des programmes de Radio-Canada, quand il a déclaré que la série Félix Leclerc était ce qu’il avait «vu de pire à la télévision» au moment même de sa diffusion sur les ondes de la société d’État. Il n’était d’ailleurs pas le seul à penser ainsi. On est toujours à la recherche du premier humain qui pourra parler de cette fresque poético-grotesque sans pouffer de rires.

Plusieurs se demandent où est passé le devoir de réserve de Mario Clément. Moi, je me demande plutôt pourquoi il aurait dû passer sous silence le travail médiocre d’un fournisseur de services qui avait refilé un tel navet à son client, en l’occurrence l’État. L’affaire est présentement en cour. Le réalisateur et scénariste Claude Fournier, ainsi que sa conjointe Marie-José Raymond, coproducteurs de «l’ouvre», poursuivent Clément et Radio-Canada pour atteinte à leur réputation et tout le tralala pour une couple de millions de dollars. À leur place, pas sûr que j’aurais poussé l’affaire plus loin. Le devoir de réserve, c’est finalement eux qui auraient dû l’exercer.

Parce que le client a toujours raison, c’est bien connu.

***

Avant de vous quitter, soyez assurés que les producteurs Fournier et Raymond entendent bien sortir l’artillerie lourde pour leur défense. Denys Arcand viendra même témoigner en leur faveur lors du procès. C’est là une touchante manifestation de solidarité artistique.

Juste un petit détail. L’autre jour, en fouillant sur internet, j’ai trouvé quelque chose d’assez rigolo. Il y a quarante ans, Claude Fournier avait réalisé Le dossier Nelligan, un film que des artisans du cinéma d’ici avaient trouvé si mauvais et si maladroitement réalisé qu’ils avaient envoyé une lettre au Ministre des Affaires culturelles de l’époque pour qu’il soit complètement retiré de la circulation. Parmi les cosignataires de cette missive, il y avait le nom de… Denys Arcand. C’est fou comme le temps passe…

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