Des jobs à la pelle
«Nous allons créer 250 000 emplois d’ici 5 ans!» Rappelez-vous, c’était il y a à peine un an. Sans le moindre avertissement, Philippe Couillard avait largué cette grosse bombe sucrée en pleine campagne électorale. Une espèce d’évocation des 100 000 emplois promis par Robert Bourassa en 1970. Le nouveau chiffre est dû à l’indexation j’imagine…
Tant qu’à nous prendre pour des valises, M. Couillard aurait également pu ajouter qu’on allait nous visser 250 000 poignées dans le dos.
Je ne me lasserai jamais d’entendre nos amis les politiciens nous parler d’emploi. Avant, on promettait des frigos, des ponts ou des nouveaux terrains de jeux, maintenant, on nous balance n’importe quel chiffre sur la création de nouvelles jobs et, ta-daaaaam, retournez dans vos couchettes et faites de beaux rêves en suçant votre pouce…
La réalité, c’est qu’il n’y a pas un élu au monde qui détient le moindre contrôle sur la création de nouveaux emplois. Pas un. À moins d’ouvrir un nouveau ministère ou d’engager un attaché politique de plus, oubliez ça, des nouvelles jobs, ils n’en créent pas. Les vraies affaires se passent ailleurs et autrement. Demandez-le aux employés de Future Shop. Un beau samedi matin, alors que personne ne t’a glissé le moindre indice quand tu as quitté la veille au soir, tu tombes devant des vitrines bouchées avec du papier brun. Brun comme ce que l’on est sur le point de t’annoncer. Dans la langue des affaires, ils appellent ça une restructuration stratégique. En langage courant, on appelle ça se faire traiter comme un chien. Tu t’approches de ta bouffe et de ton bol d’eau puis on te glisse tout ça sous le nez en espérant que tu retournes docilement dans ton coin pour faire du coucouche panier sans trop faire de bruit. Juste avant de t’envoyer à l’abattoir et pour montrer à quel point on est encore attaché à toi, on te refile une couple de semaines de salaire en guise de «prime» de séparation. On sait quand même vivre…
Les employés de Target sont eux aussi passés par là tout récemment. Pour les remercier de leur silence, on vient d’annoncer que la liquidation des stocks à laquelle ils devaient participer jusqu’à la mi-mai s’achèvera finalement un mois plus tôt. Non seulement ils sont privés de leur emploi et d’une part de leur avenir, mais on continue à leur mentir en pleine face. Ou à «modifier» la suite des choses, c’est selon…
Des jobs à la pelle que le PM a promis l’an passé. Il a juste oublié d’ajouter qu’en attendant, la même pelle servirait à en assommer une méchante gang…
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Question aux recherchistes de LCN : coudon, pourriez-vous booker quelqu’un d’autre que Michel Girouard quand il se passe quelque chose dans le showbiz international? Loin de moi l’idée de péter votre balloune ou de lancer votre bottin de contacts dans le foyer mais, juste entre nous, je vais vous faire une confidence : ce gars-là, c’est une joke…