Jacques Parizeau est décédé
L’ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, est décédé lundi soir à l’âge de 84 ans.
Sa femme Lisette Lapointe l’a annoncé sur les réseaux sociaux dans la nuit de lundi à mardi.
«Immense peine ce soir. L’homme de ma vie est parti. Tout en douceur, entouré de plein d’amour. Après un combat titanesque, hospitalisé durant cinq mois, traversant les épreuves, les unes après les autres, avec un courage et une détermination hors du commun, il a dû rendre les armes ce soir, 1er juin un peu avant 20 heures. Nous sommes dévastés. Nous l’aimons et l’aimerons toujours», peut-on lire sur sa page Facebook.
Immense peine ce soir. L'homme de ma vie est parti. Tout en douceur, entouré de plein d'amour… Infinie tristesse et un vide immense…
— Lisette Lapointe (@LapointeLisette) June 2, 2015
Jacques Parizeau laisse dans le deuil sa deuxième femme et ses enfants, Bernard et Isabelle, nés de son premier mariage avec feu Alice Parizeau.
«Un immense deuil s’ouvre cette nuit. Un géant s’est éteint. Ses idées éclairent l’avenir.» – Jean-François Lisée, député péquiste de Rosemont, sur Twitter
Né le 9 août 1930 à Montréal, Jacques Parizeau est devenu un des conseillers politiques les plus influents durant les années 1960. Il a notamment joué un grand rôle dans la nationalisation de l’électricité, la création du Régime des rentes du Québec, la création de la Société générale de financement (SGF) en 1962 et de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) en 1965.
De 1976 à 1984, il a été ministre des Finances du Québec sous René Lévesque, le fondateur du Parti québécois (PQ).
Chef du PQ de 1988 à 1996, Jacques Parizeau est devenu le 26e premier ministre du Québec le 26 septembre 1994, poste qu’il a occupé jusqu’au 29 janvier 1996.
En 1995, il est passé très près de réaliser le rêve de René Lévesque, celui de mener le Québec à son indépendance. Une faible majorité de la population (50,58%) avait voté contre la souveraineté.
Amer après la défaite, il avait lancé une phrase qui lui avait ensuite collé à la peau. «Si on a perdu, c’est à cause de l’argent et du vote ethnique», avait-il laissé tomber.
À l’automne dernier, il avait déclaré que le mouvement souverainiste était un «champ de ruines». Jacques Parizeau estimait également que le PQ était en pleine «dérive», surtout depuis la défaite électorale du 7 avril 2014.
L’ancien premier ministre du Québec croyait notamment que les souverainistes devaient s’afficher clairement quant à la tenue d’un éventuel référendum sur l’indépendance de la province. Selon lui, il était impossible de «nager indéfiniment dans l’ambiguïté», ce qui serait une grave erreur avant le déclenchement d’un scrutin. M. Parizeau croyait que cette approche ferait passer les souverainistes pour des «hypocrites».
Jacques Parizeau a obtenu des diplômes des Hautes études commerciales de Montréal, de l’Institut d’études politiques de Paris et de la Faculté de droit de Paris. L’Université de Montréal lui avait décerné un doctorat honorifique en 2014.
Il a également été nommé Grand officier de l’Ordre national du Québec en 2008.