Amir Khadir dit agir comme Martin Luther King
QUÉBEC – Amir Khadir, Martin Luther King et Gandhi: même combat.
Le député de Mercier a dit mercredi qu’il défiait la loi 78 pour accompagner son peuple dans la désobéissance civile, comme l’auraient fait, selon lui, les grands leaders historiques que furent Martin Luther King et Gandhi.
«J’accompagne mon peuple», a dit le député et porte-parole de Québec solidaire, lors d’un point de presse, mercredi matin, au lendemain de sa brève arrestation, en soirée, à Québec, sur les lieux d’une manifestation illégale contre la loi 78, qui encadre le droit de manifester en obligeant les organisateurs à divulguer leur itinéraire.
«Je fais ce que Martin Luther King aurait fait, ce que Gandhi aurait fait», a-t-il ajouté, pour justifier le fait de défier la loi, même s’il est lui-même un parlementaire et un législateur.
Si elle est est faite de façon pacifique et non violente, la désobéissance civile est parfaitement justifiée, selon lui, comme c’est le cas avec la loi 78.
«Quand une loi est immorale, quand une loi est injuste, il y a une loi de la conscience à laquelle on doit obéir», a-t-il fait valoir, en ajoutant qu’il fallait dénoncer le «gouvernement corrompu» de Jean Charest.
Il en fait une question d’honneur.
Pressé de questions, il a dit qu’il ne voulait pas se comparer au pasteur noir américain à la tête du mouvement contre la discrimination raciale et pour les droits civiques des Noirs, avant d’être assassiné en 1968, ou encore au leader indien et apôtre de la non-violence qui a mené le pays à son indépendance de l’Angleterre coloniale, ayant péri lui aussi assassiné en 1948.
Mais ce sont certainement pour lui des «modèles» à suivre dans le combat qu’il mène, a-t-il commenté.
Sur le même thème, il s’en est pris aux députés péquistes qui eux respectent la loi et ne participent pas à des manifestations illégales. Ce faisant, a-t-il jugé, ils n’ont «pas le courage d’accompagner leur peuple» dans leur marche contre la loi 78.
Mardi soir, la police de Québec a déclaré la manifestation illégale car l’itinéraire prévu n’a pas été suivi. Au total, 65 participants, dont M. Khadir, ont été brièvement arrêtés, menottés et amenés au poste de police où ils ont été avisés qu’ils recevraient chacun une contravention en vertu de l’article 500.1 du Code de la sécurité routière pour avoir entravé la voie publique. L’amende devrait atteindre près de 500 $.
Amir Khadir a mentionné qu’il n’y avait rien de plaisant ou de réjouissant à subir l’humiliation de se faire passer les menottes.
«Qu’on arrête et qu’on menotte des gens pour ça, alors qu’il y a des ministres qui rencontrent la mafia pour amasser des fonds pour leur parti», lui paraît inconcevable.