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Rouler en ZENN: pas de tout repos!

À compter d’aujour­d’hui, les véhicules électri­ques à basse vitesse (vbv) peuvent circuler dans la Belle Province. Transports Québec a autorisé la circulation des ZENN, petites voitures électriques assemblées à Saint-Jérôme, et des NEMO, petits camions électriques fabriqués à Sainte-Thérèse, sur les routes où la vitesse est limitée à 50 km/h ou moins.

Si les fabriquants n’ont livré aucun véhicule au Québec jusqu’à maintenant, Métro a eu l’occasion de conduire la ZENN, histoire de constater ce qui attend ceux qui sont intéressés par l’achat de cette auto.

Rouler en ZENN n’est pas de tout repos. Certes, la vitesse maximale réduite et la courte autonomie sont compensées par le fait que cette voiture électrique ne requiert aucun arrêt à la station d’essence, et, bien sûr, par le fait qu’elle roule pour quelques sous le kilomètre, ne recrachant aucune émission polluante. D’ailleurs, ne lui cherchez pas un tuyau d’échappement.

Toutefois, tous ces beaux avantages pâlissent devant le fait que la conduite et la tenue de route sont des plus moyen­nes. C’est que la ZENN ne brille pas par la souplesse de sa suspension. Sur les chemins défoncés, elle fait particulièrement sentir son absence d’amortisseurs di­gnes de ce nom. Ça brasse, ça cogne dur et ça se fait entendre – d’autant plus que l’insonorisation constitue l’autre principale défaillance de la ZENN.

De surcroît, la direction n’est pas assistée, et le freinage est mal dosé. En manÅ“u­vres serrées, court empattement oblige, la petite électrique se montre valseuse. Bref, sa tenue de route n’a rien de celle d’une voiture conventionnelle – ce que la ZENN n’est pas.

Toute équipée
Pour 16 000 $, le nouveau propriétaire de la petite électrique obtient néanmoins un équipement complet – ce qui n’était pas le cas avec les traditionnels vbv. Les vitres à ouverture électrique, l’essuie-glace arrière et le déverrouillage à distance sont de série et, parmi les options préférées, on note le grand toit ouvrant et la climatisation.

Les deux sièges souffrent de possibilités d’ajustement limitées, mais ils demeurent confortables. Le style est simple et fonctionnel, l’assemblage est très correct – tout au plus déplore-t-on des plastiques bon marché.

Pour l’heure, la ZENN, de même que le petit camion NEMO, sont confinés aux routes où on roule à 50 km/h ou moins. C’est que la vitesse maximale de ces vbv est de
40 km/h – vitesse qu’on atteint en six secondes avec la ZENN. De quoi sérieusement repenser sa stratégie de dépas­sement…

Il faut aussi planifier ses déplacements. Après une recharge de huit heures à même la prise électrique résidentielle, les six batteries qui propulsent la ZENN ne rouleront que 60 km.

Cela fait dire à Pierre Lavallée, directeur du Centre d’expérimentation des véhicules électriques du Québec, que «ce n’est pas ça, la voiture électrique de demain». Pour lui, l’autorisation québécoise accordée aux vbv est «anodine», dans un contexte où le scooter électrique et le Segway ne sont toujours pas permis. Rap­pelons que la majorité des États américains autorisent déjà les vbv sur les routes de 35 mph et moins.

M. Lavallée conclut en soutenant que le vbv est à l’automobile ce que le poêle extérieur est à la maisonnée : «C’est comme si une famille qui compte déjà un four encastré, un micro-ondes et un BBQ décidait de se procurer un poêle extérieur pour faire des feux dans sa cour…»

Essai détaillé de la ZENN lundi, dans notre section Auto.

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