Des nouvelles de par chez nous
CHEZ-NOUS (définition toute personnelle) : endroit où je me sens bien, là où je me reconnais parmi ceux avec qui je partage un certain protocole de vie. Territoire où la recherche absolue du bien-être collectif est une priorité de tous les instants.
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Cette semaine, pour nous tous, ça sera le grand rendez-vous annuel de la fête nationale. Partout, à petite ou grande mesure, tout le monde pourra célébrer ce que nous sommes. Sur ce bout de planète que l’on appelle notre «chez-nous». Un «chez-nous» qui a son histoire, qui se transforme au gré des temps, un «chez-nous» qui, malgré toutes les mouvances, demeure notre seul point d’ancrage.
Malheureusement, la semaine dernière, par deux fois, j’ai eu bien de la misère à reconnaître ce chez-nous. Notre chez-nous. Deux fois où je me suis entendu dire : «Hein? C’est pas chez nous, ça?» Deux fois où je me suis demandé si je n’étais pas soudainement rendu ailleurs, dans un lieu où mes repères ne comptaient plus.
Quand un imposteur profite d’un rassemblement pour s’en prendre physiquement au premier ministre, je me questionne sur plein de choses. Sur la sécurité de nos élus, sur le sabotage d’un événement qui se veut pacifique, sur la sanction qu’il faut imposer à celui que l’on a qualifié de coucou solitaire dans les médias du lendemain. Je me questionne surtout à propos de ceux qui ont immédiatement banalisé le geste du coucou en question sur les réseaux sociaux. En invoquant que Philippe Couillard avait couru après avec ses mesures d’austérité, qu’après tout, il ne s’agissait que d’une boulette de papier froissé… Euh, pardon? Est-ce qu’on est rendus comme ça, chez nous? À tolérer un acte irrationnel pareil? À justifier une agression physique? Voyons donc…
Vendredi aux alentours de minuit, après une belle soirée de musique en plein air, il y a eu du grabuge aux FrancoFolies. C’est quoi ça, cette histoire-là? Ça fait une quarantaine d’années que Montréal développe une expertise unique au monde dans la manière de transformer un centre-ville en un lieu paisible de festivités ininterrompues et là, v’là qu’une p’tite gang d’excités qui trouve que le party finit trop tôt se met à péter de la vitrine pour se donner des sensations fortes. Pas plus fins, des copieux emboîtent le pas et décident de faire pareil un peu plus loin. Et là, ça dégénère… Au nom de quoi en sont-ils arrivés là? En invoquant la réappropriation de l’espace public? Pauvre gang d’innocents… En faisant ça, tout ce qu’ils font, c’est cochonner le genre d’événement o-u-v-e-r-t et libre d’accès à tous (en commençant par les moins fortunés…) qui fait l’envie de ceux et celles qui rêveraient de pouvoir vivre ainsi dans leurs propres villes. Mon mépris est total envers les casseurs.
Cette semaine, c’est la fête nationale. Je vous la souhaite belle et profitez-en pour vous éclater sans réserve. Et, si par malheur, vous en voyez un qui est sur le bord de vous faire honte, n’ayez surtout pas peur de lui rappeler que les choses ne se passent pas ainsi, chez nous. Parce que c’est chez vous.