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La Pointe-de-l’île: À l’assaut d’une forteresse bloquiste

Habituellement un château fort souverainiste, la circonscription de la Pointe-de-l’Île, dans l’extrême est de Montréal, sera le terrain d’une bataille électorale à surveiller lors de l’élection fédérale du 21 octobre.

Avant d’être séduits par la «vague orange» de 2011, les électeurs avaient offert une fidélité sans faille à la députée bloquiste Francine Lalonde. D’abord élue en 1993 dans Mercier, circonscription dissoute et intégrée en partie à la Pointe-de-l’Île lors de sa création en 2003, l’ancienne syndicaliste y a régné pendant 18 ans, remportant à chaque occasion des majorités de plus de 18 500 voix.

Bordé par le fleuve Saint-Laurent au sud, et une frontière suivant notamment l’autoroute Métropolitaine au nord, le territoire englobe aujourd’hui la Ville de Montréal-Est et les quartiers de Pointe-aux-Trembles, Tétreaultville et Longue-Pointe. Près de 85 000 électeurs y sont enregistrés.

L’actuel député Mario Beaulieu l’a ramené sous le giron bloquiste en 2015, mais a bénéficié d’une avance moins confortable, devançant sa plus prochaine adversaire, la libérale Marie-Chantale Simard, de 2700 votes.

Des candidats surprises

Lors des dernières élections provinciales, les électeurs de Pointe-aux-Trembles ont créé la surprise. Après une hégémonie de 30 ans du Parti québécois, ils ont choisi d’envoyer une députée caquiste à l’Assemblée nationale, l’ancienne mairesse Chantale Rouleau.

Le Parti conservateur du Canada tentera de reproduire le même coup de force, en présentant Robert Coutu, l’actuel maire de Montréal-Est.

D’autres candidats pourraient également brouiller les cartes. Ève Péclet, qui avait ravi la circonscription en 2011, mais terminé troisième en 2015, effectue un retour dans l’arène sous les couleurs néodémocrates. Le libéral Jonathan Plamondon pourrait également mener une chaude lutte, le candidat de son parti ayant terminé à moins de 5% du vainqueur en 2015.

L’économie, l’environnement et le transport en avant-scène

L’essor promis dans l’est de Montréal passe en grande partie par le Port de Montréal, qui prévoit une augmentation de sa capacité portuaire de 60% dans les cinq prochaines années. Sa présence attire son lot d’entreprises logistiques, sans compter le nouveau projet de terminal pétrolier de Montréal-Est, annoncé en juillet, qui fait craindre à plusieurs des risques de déversement qui affecterait les sources d’eau potable montréalaises.

Malgré l’apport économique important du complexe portuaire, le camionnage généré irrite plusieurs riverains, qui déplorent notamment les effets sur la qualité de l’air, un enjeu qui a défrayé les manchettes au cœur des derniers mois. Le nouveau centre de biométhanisation de Montréal-Est attirera de plus une soixantaine de camions supplémentaires chaque jour lorsque mis en opération; les citoyens demanderont des engagements pour la mise en place de mesures d’apaisement efficaces.

Le manque de transport en commun est également un enjeu qui touche plusieurs citoyens. Alors que le gouvernement québécois procède depuis plusieurs mois à des études pour la construction d’un «transport structurant» dans l’Est, l’impatience commence à se faire sentir. Après l’engagement fédéral d’investir 1,3G$ pour l’allongement de la ligne bleue, en juillet dernier, des candidats s’engageront-ils à défendre à Ottawa l’idée d’une participation financière dans le développement d’un réseau efficace dont l’est de l’île a cruellement besoin?

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