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Réduction des GES: Montréal mise sur la cotation «energistar» des grands bâtiments

Le centre-ville de Montréal
Le centre-ville de Montréal Photo: Josie Desmarais/Métro

Après l’électrification des transports, la ville de Montréal clôture une semaine riche en annonces environnementales en s’attaquant aux émissions de gaz à effet de serre (GES) des grands bâtiments de la métropole.

Parce qu’ils sont responsables de 28% des émissions de GES de la collectivité, la Ville veut implanter un système «simple» de cotation énergétique des grands bâtiments. À l’image des systèmes de notes énergétiques pour les appareils électroménagers, qui permettent de comparer leur performance en fonction d’une échelle.

Le nouveau règlement sur la divulgation des données énergétiques, de cotation et de performance des grands bâtiments, ou «energistar», constitue une première étape pour réduire les émissions de GES des grands bâtiments. Une mesure essentielle dans la lutte contre les GES, que la Ville souhaite réduire de 55% d’ici 2030.


Le plan de divulgation et de cotation des bâtiments prévoit trois étapes:

La divulgation: les informations de consommation énergétiques doivent être transmises par les propriétaires des bâtiments concernés. En cas de manquement, des amendes de 700$ à 4000$ sont prévues.

La cote: les informations collectées et analysées permettront de situer le bâtiment sur une échelle de comparaison.

Performance: la note reçue permettra à la Ville de Montréal d’établir un seuil de performance énergétique à atteindre et d’accompagnant les propriétaires de grands bâtiments en proposant des améliorations énergétiques.


À l’échelle de Montréal, cela concerne près de 6400 bâtiments sur l’ensemble des arrondissements, selon l’administration Plante. À partir de 2022, la divulgation des données énergétiques s’appliquera d’abord aux grands bâtiments municipaux et aux bâtiments commerciaux de plus de 15 000 m2, pour ensuite inclure les bâtiments résidentiels de 2000m2 et multilogements en 2023 et 2024.

La mairesse souligne l’importance de l’accompagnement pour permettre aux «propriétaires commerciaux et institutionnels vers la transition écologique.»

Un modèle pour le Québec?

Le règlement mis sur pieds par la Ville de Montréal servira de «modèle» pour le reste du Québec. En effet, le gouvernement provincial planche actuellement sur un plan similaire dans la continuité de son Plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques du Québec 2018-2023.

Le ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles du Québec, Jonatan Julien, a salué le «leadership de la Ville de Montréal» et entend «aller chercher les meilleurs coups de Montréal» dans ce dossier.

«La transition écologique concerne tous les secteurs et on peut faire l’économie d’un secteur. (…) On invite tous les propriétaires de bâtiments à agir.»


Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec

Pour l’organisation Équiterre, ce règlement est une bonne nouvelle.

«Nous sommes heureux de voir Montréal tracer la voie pour le Québec sur la question de la divulgation des données énergétiques. Avec ce règlement, les propriétaires immobiliers n’auront d’autre choix que de se pencher sérieusement sur leur consommation et les locataires pourront maintenant faire des choix éclairés grâce au système de cotation des émissions de GES.»

Émile Boisseau-Bouvier, analyste des politiques climatiques d’Équiterre

Il est aussi accueilli favorablement par le Conseil du bâtiment durable du Canada – Québec. Sa présidente, Julie-Anne Chayer qualifie la divulgation d’informations de performance et les systèmes de cotation énergétiques de «très bonne pratique» qui serait même utiles au fonctionnement du marché.

«Plus la population pourra avoir de l’information au sujet des bâtiments dans lesquels ils vivent et travaillent, plus le marché tiendra compte de leurs besoins», ajoute Mme Chayer.

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