Vendre ou rénover Québec, y’était temps
Ça faisait longtemps que je me demandais pourquoi la télévision québécoise n’avait pas adapté à sa sauce le concept Love it or List it au lieu de nous offrir des versions en surimpression vocale à toutes les sauces depuis plusieurs années déjà.
Les nombreuses déclinaisons de Vendre ou rénover (Vancouver, Toronto, etc.) sont déjà des vieux meubles dans la grille de Canal Vie et, depuis quelques semaines, la version Québec est enfin dévoilée avec Maïka Desnoyers et Daniel Corbin – des noms familiers si, comme moi, vous êtes tombés prisonniers de longues séances de télégavage devant des émissions de rénovations.
Je suis enfin libéré de l’enfer du doublage par-dessus la version originale qui me donne l’impression de vivre un délire psychotique conscient, constamment brusqué par la démultiplication des voix.
Ceci dit, j’attendais cette version québécoise pour la simple et bonne raison que c’est un concept éprouvé, efficace, qui ne peut qu’être un succès ici.
Le seul bémol, vraiment, c’est que les maisons et les grands condos ne sont pas achetables à Montréal, sinon, le voyeurisme assumé de l’émission dans l’intimité des gens qui jonglent avec le choix de vendre ou rénover est drôlement divertissant.
Les deux animateurs ont une belle complicité, une bonne présence, même si essentiellement on syntonise pour écornifler les maisons des gens.
Il y a aussi le plaisir non négligeable de découvrir des catastrophes et des embûches dès qu’un entrepreneur ouvre un mur ou ose dégarnir du filage pour le déplacer. Le chantier est toujours à un doigt de s’effondrer et le grandiose plan de rénovation à quelques centaines de dollars de s’envoler en fumée.
Du suspense mur à mur.
Plus sérieusement, ne boudons pas notre plaisir.
Vendre ou rénover Québec, c’est du porno de rénovation que l’on regarde presque avec les lumières tamisées et le volume pas trop fort, au cas où on se ferait surprendre.
Et ça fait du bien de ne pas trop se casser la tête. On aime fouiner dans l’intimité des gens et regarder des choses qu’on ne peut pas forcément se payer et cette émission comble entièrement ces envies.
À la bonne heure.
À voir le mardi soir – Canal Vie (ou en rediffusion tous les jours, ou presque…)