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Big Little Lies, sous le vernis des gens riches et heureux

Big Little Lies Photo: HBO

Après trois semaines, on commence à avoir une bonne idée de ce qu’est, et sera, la série réalisée par Jean-Marc Vallée pour HBO: Big Little Lies.

C’est beau, très cinématographique, musical, maniéré, léché, impeccablement joué par une distribution étincelante et, j’ai l’impression, quelque chose comme une coquille vide qui pourrait tomber à plat à tout moment.

Mais, ne laissez pas mon impression vous confondre, c’est très bon jusqu’ici.

Big Little Lies c’est l’histoire d’un meurtre dans une Californie idyllique ou des mères de famille partagent leur quotidien de façon passive agressive et les rivalités du jour finiront par exploser lors d’une tragique soirée de jeux de société.

Comédie noire, on a vite tiré des comparaisons avec Desperate Housewives et True Detective pour la trame de fond et le dévoilement anachronique. Terrain connu, donc, on carbure au dévoilement méthodique des suspects et de la victime présumée.

Là-dessus, c’est un sans-faute. Vallée est un habile conteur d’expérience et ses images sont très justes pour établir cette Californie parfaite qui craque de partout sous le vernis de bonheur que toutes les familles s’imposent.

Sauf que toute cette habilité technique, cette façon de faire une série sans rien nous dire pour tout dévoiler à la toute fin, ça ressemble à une recette et un œil avisé sera agacé par la mécanique.

J’en suis, tout comme j’étais agacé en visionnant C.R.A.Z.Y qui, malgré ses belles qualités et la performance impeccable de Marc-André Grondin, restait un film imparfait et maladroit rempli de raccourcis et de lieux communs.

Big Little Lies n’a pas encore dévoilé ses travers qui seront, à mon avis, inévitables. On reste avec le lustre attrayant des premières impressions et vous en redemanderez. Mais se soumettre ainsi au dévoilement d’un mystère, c’est prendre le risque de voir l’entreprise s’effondrer si la surprise n’est pas satisfaisante.

Vous me direz que l’important c’est le chemin parcouru, mais c’est difficile d’être complètement satisfait quand on se doute que la destination ne sera pas à la hauteur des attentes.

Soyez avertis.

Big Little Lies, c’est possiblement la série de la fin de l’hiver et sans doute une déception incontournable. Un peu comme la vie de ses protagonistes faussement heureuses qui demandent des shots de whisky au brunch en cachette pour ne pas trop parler du cul parfait de la prof de yoga.

Des petits mensonges pour un petit quotidien.

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