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La lutte constante de Kimiko Glenn de Orange Is The New Black

Orange Is The New Black Photo: JoJo Whilden / Netflix

L’actrice d’Orange Is The New Black Kimiko Glenn s’ouvre sur son enfance marquée par le théâtre et sur la cinquième saison d’une émission emblématique de Netflix.

La fin de la quatrième saison avait laissé les taulardes sympathiques (ou presque) sur un des moments les plus intenses de la prison de Litchfield. Poussey (Samira Wiley) a été tuée par un des gardiens lors d’une manifestation dans le pénitencier. Et puis, tout a chaviré :une émeute a éclaté et les détenues ont pu, pendant un très court moment, goûter à un certain pouvoir. La tension est maintenant à son comble et les enjeux sont encore plus élevés.

Cet événement fictif est un reflet direct du mouvement Black Lives Matter et, plus spécifiquement, du décès tragique d’Eric Garner, un père de famille noir mort lors d’une arrestation policière musclée à New York en 2014.

Au cœur de tous ces événements se trouve Brook Soso, «milléniale» de service de Litchfield et grand amour de Poussey. Métro a rencontré Kimiko Glenn, l’interprète de Brook Soso, qui, cette saison-ci, a le cœur en mille morceaux. L’actrice de 28 ans parle de ses adieux à Poussey et de la difficulté d’être une actrice américano-asiatique à Hollywood.

Brook a tendance à être très naïve. Comment sera-t-elle changée par la mort de Poussey?
À ce stade, elle est moins naïve. Elle a retenu la leçon. Poussey lui avait redonné espoir :il y avait une vie à vivre en prison, ce n’était pas si horrible que ça. Mais sa mort l’a réveillée. Ç’a secoué les choses, tant pour elle que pour toute la prison.

«Il y a eu tellement d’occasions où je n’ai pas été choisie pour un rôle quand j’étais plus jeune, parce qu’ils voulaient une blonde.» – Kimiko Glenn, actrice

Quel effet cela vous a-t-il fait de dire au revoir à Samira Wiley?
C’est une perte énorme. Tout le monde l’adore. J’avais l’impression qu’il y avait bel et bien un décès! Samira était, dans un sens, le cœur de l’émission. Et elle était une super-partenaire de scène. Alors, égoïstement, je lui ai dit :«Où t’en vas-tu? On a tellement de plaisir!» Nous étions dans un tournage de 21 heures – la scène de la cafétéria lorsqu’elle meurt – et, en quelque sorte, nous lui avons toutes dit au revoir. C’était un peu comme des funérailles. C’était très émotif. Il n’a pas été facile de la laisser partir, celle-là. Mais elle va très bien. The Handmaid’s Tale [NDLR :l’adaptation télévisuelle de La Servante écarlate] est la meilleure émission au monde!

Orange Is The New Black a fait un parallèle avec le mouvement Black Lives Matter l’an dernier. Pourquoi pensez-vous qu’il est important de représenter à la télévision ce qui se passe dans la vraie vie?
Notre industrie joue un rôle énorme dans la manière dont la société forme ses idées. Je sais que lorsque je regarde un média, ça détermine comment je pense. Nous racontons des histoires, mais je pense que la raison pour laquelle on peut toucher les gens plus profondément, c’est parce qu’on se soucie vraiment des personnages, on présente le contexte. Et on finit par se rendre compte que ces personnes sont des personnes et qu’on ne peut pas simplement les catégoriser.

Vous avez déjà parlé du fait qu’on «catalogue» les rôles que vous pouvez jouer :votre mère est japonaise et votre père est de descendance allemande, écossaise et irlandaise. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant qu’actrice américano-asiatique?
C’est difficile parce que j’aurai toujours mon apparence physique en tête, et, honnêtement, ça ne serait pas comme ça si j’étais blanche ou si on ne me répétait pas sans arrêt :«Oh, tu es asiatique.» C’est stressant à tous les coups. Il y a eu tellement d’occasions où je n’ai pas été choisie pour un rôle quand j’étais plus jeune, parce qu’ils voulaient une blonde. Enfant, ça me brisait le cœur, parce que je me disais :«Wow, c’est quelque chose que je ne peux vraiment pas contrôler!» Je mérite ces choses, je travaille très fort et je suis talentueuse. Mais, finalement, ça revient toujours à ça :les gens te voient comme ils te voient. C’est une lutte constante.

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