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Cap enjoué, entrevue avec Avril Lavigne

Marc-André Lemieux, Métro

Avril Lavigne n’a rien en commun avec Britney Spears et les autres poupounes du genre. C’est du moins ce que prétend la principale intéressée.

«Je ne chante pas de la pop gomme balloune et je ne suis pas constamment entourée d’un groupe de danseurs, insistait la jeune femme en conférence de presse téléphonique il y a quelques semaines, juste avant de donner le coup d’envoi de sa tournée The Best Damn Tour. Je ne porte pas de casque d’écoute. Je joue de la guitare. Je joue du piano. C’est complètement différent.»

Il y a un peu plus d’un an, la question ne se serait même pas posée. Mais voilà qu’au printemps 2007, après avoir passé cinq années à nous convaincre qu’elle était une petite rebelle punk, la chanteuse canadienne est débarquée avec The Best Damn Thing, un troisième album plus coloré qui n’avait rien à voir avec ses deux premières offrandes. L’opus comprenait son lot de pièces légères et résolument commerciales, telles que Girlfriend, l’hymne pop par excellence des préadolescentes. Le titre, qui n’est pas sans rappeler Mickey de Toni Basil, nous montrait une nouvelle facette d’Avril Lavigne : celle d’une blondinette écervelée qui se plaît à danser avec ses copines dans les salles de bain publiques (comme on peut le voir dans le vidéoclip de la chanson).

Pour les fans de la première heure, le choc a été dur. Où était la rockeuse enragée des tout débuts? Et comment expliquer qu’une nouvelle mariée (à Deryck Whibley, du groupe Sum 41) entonne des airs du style «Hey! Hey! Toi! Toi! Je pourrais être ta copine»?

«Je voulais juste écrire des chansons rythmées qui ne se prenaient pas vraiment au sérieux, explique l’idole des jeunes filles. Mon CD précédent [Under my Skin, sorti en 2004] était sombre et j’en avais assez d’être aussi sérieuse. Sur scène, j’avais l’impression que chaque chanson déprimait la salle encore plus. C’est pour ça qu’après, j’ai juste eu envie de composer des trucs cool et amusants qui allaient me permettre d’avoir du fun et de sauter partout.»

C’est donc un spectacle fort différent de ceux auxquels elle nous avait habitués qu’elle présentera au Centre Bell mercredi prochain. Pour l’occasion, Avril promet des écrans géants, une mise en scène élaborée (signée par Jamie King, qui a notamment travaillé avec Madonna, les Spice Girls et Céline Dion), une batterie rose bonbon et… des danseurs. La chanteuse tient toutefois à rassurer ses admirateurs : les chorégraphies ne lui voleront pas la vedette.

«Il y a de la danse sur quatre ou cinq chansons, et encore là, ce n’est pas vraiment de la danse, précise-t-elle. Ce sont des coups de pied, des coups de poing, de la marche militaire… des choses que je faisais déjà avant. C’est très moi, mais à un niveau plus élevé. Je voulais plus d’énergie sur scène. C’est pourquoi j’ai fait appel à beaucoup de gens… pour recréer une ambiance de fête.»

«J’ai fait très attention pour ne pas aller trop loin, ajoute-t-elle. Tout ce qui me rendait inconfortable et tout ce dont je n’étais pas vraiment certaine, je m’en débarrassais. Je sais très bien qui je suis, ce que j’aime et ce que je n’aime pas.»

Plus en confiance
The Best Damn Tour marque la troisième tournée d’Avril Lavigne, qui a pris la route après la sortie de chacun de ses albums. À  l’âge de 23 ans, la chanteuse dit se sentir beaucoup plus à l’aise qu’à ses débuts sur la scène.

«Plusieurs l’ignorent, mais je suis très timide avec les gens que je ne connais pas, révèle-t-elle. Je me souviens que durant mes premiers spectacles, je ne parlais pas vraiment sur scène. Je disais juste : « Merci! Je vous aime beaucoup! » Au fil du temps, j’ai appris à diriger une foule. J’ai appris à lui parler. À force de faire quelque chose, tu apprends des trucs. J’ai toujours été à l’aise pour chanter, mais savoir divertir une foule, c’est quelque chose de complètement différent.»

Au cours du spectacle, Avril interprétera ses vieux succès (Complicated, Sk8er Boi, My Happy Ending), mais aussi ses plus récents, dont Hot et When You’re Gone. C’est dans le même esprit festif qu’elle reprendra Bad Reputation, un tube de Joan Jett de 1980.

Une machine à sous
En décembre dernier, Avril Lavigne figurait au palmarès Forbes des 20 stars de moins de 25 ans les plus mieux payées en 2007. Grâce à des revenus de 12 M$US, la Canadienne se classait au septième rang, aux côtés de Lindsay Lohan et de Hilary Duff.

L’année 2008 promet d’être tout aussi fructueuse pour la chanteuse, qui s’apprête à lancer, au mois de juillet, sa propre ligne de vêtements. «C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire, dit-elle. Souvent, les gens ne font que prêter leur nom à des produits, mais ce n’était pas ce dont j’avais envie. Je veux fonder ma propre compagnie et être créative.»

Dans son merveilleux plan de marketing, Avril ne se contentera pas de quelques vêtements. Elle désire aussi lancer sa propre gamme de produits cosmétiques, qui inclurait un parfum et un shampooing.

«Je suis très excitée à l’idée de consacrer ma créativité à quelque chose d’autre [que la musique], souligne-t-elle. Au moment où je vais arrêter la tournée, ça fera sept ans que je suis concentrée sur ma musique. J’ai donc extrêmement hâte de mettre mes énergies ailleurs et de prendre une pause… même si je continuerai à écrire. Ça, je n’arrêterai jamais.»

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