Soutenez

Rawi Hage trouve sa vocation entre la réalité et la fiction

Au départ, rien ne semblait destiner Rawi Hage à la littérature. Diplômé en arts plastiques de l’université Concordia, ancien étudiant en photographie du New York Institute of Photography, le Montréalais d’origine libanaise s’est mis à l’écriture un peu par hasard. Son premier roman, Parfum de poussière, a finalement confirmé que le hasard fait souvent bien les choses.

Rawi Hage a remporté, hier, le Prix des libraires. Il est venu s’ajouter aux Prix Hugh-MacLennan et McAuslan, précédemment remportés.

Parfum de poussière prend racine sous les bombes qui pleuvent sur Beyrouth, au Liban. Alors que la guerre civile fait rage, deux amis d’enfance, Georges et Bas­sam, sont confrontés à un choix déchirant : fuir la violence de la guerre et s’exiler, ou entrer dans la danse et prendre les armes.

Pour Rawi Hage, qui a quitté le Liban après avoir vécu neuf ans de guerre civile, l’écriture de ce premier roman a eu pour effet de ramener à la surface plusieurs souvenirs.

«Mon roman est une fiction, a-t-il rappelé en entrevue à Métro. Ce n’est pas une autobiographie. Mais il y a quand même toute une mémoire qui a fait en sorte qu’écrire sur la guerre était difficile par moment.»

Une guerre toujours présente
Le sujet de la guerre s’est en quelque sorte imposé à Rawi Hage qui avait complété, avant d’entreprendre Parfum de poussière, l’écriture de quelques nouvelles basées sur ce thème.

«Je pense que c’est normal qu’une des premières choses que l’on traite quand on commence à écrire ce sont les choses les plus catastrophiques qui nous sont arrivées, a indiqué M. Hage. J’ai écrit, par le passé, pas mal de nouvelles basées sur la guerre. C’était un sujet dominant de mes textes. Puis, un jour, j’ai commencé à écrire une nouvelle sur la guerre au Liban et je n’ai pas pu m’arrêter.»

Mélangeant la réalité avec la fiction et des propos entendus avec des situations
imaginées, Rawi Hage est parvenu, dans Parfum de poussière, à décrire avec toutes les nuances, la violence et l’émotion nécessaires une guerre qui aura fait plus de victimes que le compte des morts peut le laisser croire.

«L’objectif de la fiction, c’est d’amener le lecteur ailleurs. C’est de lui faire vivre dans le détail ce qu’aucun journal ou reportage ne pourrait explorer à ce point», a expliqué Rawi Hage. En plus de lui permettre de creuser un sujet qui lui tient à cÅ“ur, ce premier roman aura aussi permis à l’auteur de trouver sa voie.

«Au début, j’étais seulement content de pouvoir publier un livre, a-t-il précisé. Puis la réception a été vraiment surprenante. Mon livre a été nommé pour une dizaine de prix locaux et internationaux et j’en ai gagné trois, ce qui est très bien, je crois! Ces prix ont changé ma vie. Ils m’ont montré que je peux écrire, que j’ai du talent pour le faire et ils m’ont convaincu de continuer. J’ai trouvé ma vocation!»

Un deuxième roman de Rawi Hage paraîtra au cours de la prochaine année.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.