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Le dernier film de Denys Arcand en salle le 28 juin

Denys Arcand. Chris Young / La Presse Canadienne Photo: Chris Young / La Presse Canadienne
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Dans «La chute de l’empire américain», le dernier film de Denys Arcand, l’argent est omniprésent et guide les choix des personnages. Comme eux, il est capable du meilleur et du pire. Le réalisateur pose encore une fois un regard critique sur la société, mais le long métrage se veut rempli d’espoir.

Chacun des films du célèbre réalisateur québécois est fort attendu du public.

Celui-ci ne fait pas exception, avec sa brochette d’acteurs parmi laquelle public peut retrouver des complices de longue date de Denys Arcand, comme Rémi Girard et Pierre Curzi. Il y découvrira aussi des visages qui ont joué sous sa gouverne pour la première fois: c’est le cas de Maripier Morin, qui y fait d’ailleurs ses débuts d’actrice dans un rôle de premier plan, et de Florence Longpré — la Gaby Gravel de «Like-Moi!» —, qui y campe un personnage des plus sérieux, ainsi que d’Eddy King. On y retrouve de plus Louis Morissette, Maxim Roy et Vincent Leclerc.

Et le personnage au coeur de l’intrigue est interprété par Alexandre Landry, qui s’est fait connaître notamment dans le film «Gabrielle».

Il incarne Pierre-Paul Dubé, un jeune homme possédant un doctorat en philosophie. Solitaire et maladroit en société, il travaille comme livreur de colis, car ce boulot est mieux payé, dit-il, que d’être chargé de cours à l’université. En se rendant livrer un paquet, il est témoin d’un vol à main armée qui tourne mal et qui fait deux morts. Il se retrouve devant deux lourds sacs remplis de billets de banque. Il est ainsi confronté à un choix: les prendre ou pas? Le reste de l’histoire suit le parcours de ces sacs d’argent, et de ceux qui croisent leur chemin.

Le réalisateur de «L’âge des ténèbres» et des «Invasions barbares» a été inspiré par un braquage survenu à Montréal au Flawnego en 2010. Mais il avoue aussi avoir été guidé par les paradis fiscaux, un sujet qui le trouble, et par la vie difficile des sans-abri.

Bref, par les plus riches et les moins bien nantis de la société.

Une critique sociale, certes, mais qui se veut sans jugement moral sur l’argent, a expliqué Pierre Curzi en conférence de presse à Montréal, mardi, aux côtés du réalisateur et de tous les comédiens de la production.

«Ce qu’on suit, c’est le parcours de l’argent. Et ce qu’on peut en faire: le pire et le meilleur.»

Il y a un aspect sociologique dans le regard de Denys Arcand sur l’argent. Et il dit: regardez, cet argent est sale, pis tout d’un coup à la fin, est-ce qu’il va être propre? Est-ce qu’il va résoudre tous les problèmes?» Le film met en lumière un problème fondamental de notre société, croit M. Curzi. Celui de l’accumulation de l’argent et du capital entre les mains d’une minorité.

Sur l’affiche du film, des billets de banque brûlent dans la flamme de la statue de la Liberté. Son autre main cache une arme d’assaut dans son dos.

Le titre du film fait allusion au célèbre opus du réalisateur et scénariste, «Le déclin de l’empire américain». Celui-ci est-il en lien avec l’oeuvre précédente?

Oui et non, a expliqué M. Arcand.

Le titre de travail du film était «Le triomphe de l’argent». Mais au fur et à mesure qu’il progressait, il dit s’être rendu compte, avec la prestation et la présence de Vincent Leclerc — qui joue Jean-Claude, un itinérant sympathique et au grand coeur — que ce titre ne donnait pas une image juste du film.

«C’était trop réducteur.»

«C’est plutôt le triomphe de la compassion, le triomphe de la charité, de l’amour, et de toutes sortes d’autres choses comme ça».

Et il trouvait que la situation politique ne s’est pas améliorée depuis ce temps-là (celui du Déclin de l’empire américain, sorti il y a plus de 30 ans, en 1986). S’inspirant alors de l’ouvrage historique «Le déclin et la chute de l’Empire romain», le titre actuel s’est imposé.

«Pour moi, ce que ça veut dire, c’est cette époque dans laquelle nous vivons. Le déclin et la chute. Tout le monde le vit».

«Dans le film, il y a un lien fort avec l’argent. La plupart du temps, l’argent, c’est un problème», a expliqué de son côté Alexandre Landry. Mais l’argent qu’on peut donner, qui devient une solution, utile. (….) L’envie de donner qui est beaucoup traduite dans le film, c’est ça la vraie richesse, l’intérêt de l’argent.»

Maripier Morin interprète pour sa part une escorte de luxe, une espèce de dame aux camélias des temps modernes dont Pierre-Paul deviendra amoureux.

Mais «on voit surtout une femme qui change», qui était accroc à l’argent, mais qui découvre qu’être heureux peut être très simple, et que cela n’est lié ni à l’argent ni au sexe, explique la jeune femme, connue jusqu’à maintenant comme chroniqueuse et surtout animatrice.

La première montréalaise a lieu mardi soir et le film sera en salle le 28 juin.

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