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La comédienne Léa Seydoux : «De la difficulté naît la beauté»

Photo: Samir Hussein

Léa Seydoux est une des jeunes comédiennes les plus sollicitées du cinéma français. On la retrouve dès demain dans L’enfant d’en haut, une chronique sociale d’Ursula Meier.

Après Mission : Impossible 4 et Les adieux à la reine, on vous retrouve dans un registre plus réaliste avec L’enfant d’en haut. Est-ce un choix délibéré?
Absolument. J’ai rejoint le tournage de L’enfant d’en haut juste après celui de Mission :
Impossible 4 à Montréal. Ce qui m’amuse dans ce métier, c’est de me transformer en passant d’un langage cinématographique à un autre. Ca demande des qualités d’adaptation. Serge Toubiana, le patron de la Cinémathèque, a une expression que j’aime bien : «De la difficulté naît la beauté.» (rires) Et surtout, j’avais très envie de travailler avec Ursula Meier.

Vous la connaissiez avant?
J’avais passé des essais filmés pour son premier film, Home, mais je n’avais pas été retenue. Alors quand on s’est revues pour L’enfant d’en haut, je voulais que ça marche, même si le scénario m’a surprise.

De quelle manière?
Il s’en dégageait une brutalité un peu effrayante. Et puis Louise, cette jeune femme sans travail qui vit seule avec Simon, son petit frère, est quand même très éloignée de moi. Ce qui m’a touchée, c’est la situation des ces deux personnages un peu paumés, à l’écart du monde. Ça m’a rappelé Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, un livre que j’adorais lorsque j’étais enfant.

Kacey Mottet Klein, votre jeune partenaire, est très impressionnant…
Il m’a épatée car il a construit son personnage comme un «grand» acteur. Il a beaucoup travaillé, d’autant plus qu’Ursula a écrit le film pour lui. Durant le tournage, un lien très fort s’est créé entre nous, en dépit de la différence d’âge et de sexe. On était plus «amis» que collègues. C’était mon allié!

Vous avez tourné récemment Le bleu est une couleur chaude avec le réalisateur Abdellatif Kechiche, d’après la BD de Julie Maroh. Est-ce encore un langage de cinéma différent?
C’est un tournage assez clos, presque mystérieux. Kechiche a une manière de faire des films très originale, on est en équipe réduite. Il n’y a pas de hiérarchie et il faut sans cesse être disponible pour ses variations créatives. Je pense que le film va être très surprenant.

Votre carrière s’est accélérée ces derniers mois. Est-ce parfois difficile de faire des choix?
C’est vrai qu’on me sollicite beaucoup, et j’ai appris à dire non à des films mieux payés pour tourner dans des projets qui me tiennent à cœur, comme L’enfant d’en haut. Et là, j’ai du renoncer à L’écume des jours de Michel Gondry pour terminer le film d’Abdel. De façon générale, j’essaie de ne pas me mettre trop de pression. Je sais que j’ai beaucoup de chance. Et aussi qu’il y aura des moments dans ma carrière où j’aurai moins de propositions.

L’enfant d’en haut
En salle dès jeudi

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