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Vulgaires machins: Entrevue pour les sourds

Sommes-nous sourds? C’est la question que pose Vulgaires Machins dans son dernier album, Requiem pour les sourds. Le quatuor a toujours dénoncé les travers de la société : ça n’allait pas changer avec ce cinquième album studio. «La surdité, l’anesthésie et l’apathie citoyennes sont des  thèmes récurrents, expli­que  Guillaume Beau­regard, qui signe les textes. Requiem  amène chacun à se demander s’il est sourd, si c’est à lui qu’on s’adresse.»

Autocritique assumée
Le groupe lui-même ne s’épargne pas certains questionnements, allant jusqu’à se qualifier de «putes» dans la pièce Parasites. «C’est sûr qu’il y a une autocritique. Et en même temps, ça met le reste en perspective. Si Vulgaires Machins, c’est un groupe de putes, ça ne va pas bien pour les autres!» lance Guillaume.

Le chanteur et guitariste souligne que cette réflexion a été grandement alimentée par leurs performances lors des festivals d’été, où leur message est plus souvent qu’autrement noyé dans une mer de commanditaires et de publicités. Ainsi, le fan des Vulgaires ne notera pas de révolution dans les thèmes abordés. Le néolibéralisme, l’égoïsme, la surconsommation, les médias sont une nouvelle fois pris pour cibles.

On pourrait croire qu’après 10 ans à crier, l’énergie puisse venir à manquer. Les deux chanteurs assurent toutefois du contraire. «Je pense que le poids de la musique qui a du beat, qui est joyeuse, apporte de l’équilibre. Notre vie, ce n’est pas juste les états plus sombres. D’autres chansons parlent de notre amour pour la musique, de notre passion pour la tournée», fait remarquer Marie-Eve Roy. «Dans les médias de masse, les messages et les débats de fond sont rares. Mais dans nos tournées, on sent une belle continuité positive, qui permet au moins un exutoire», note Guillaume.

Un album plus vrai
Après Compter les corps, en 2006, le groupe, qui compte maintenant 15 ans de métier, a de nouveau fait confiance à Gus Van Go pour la réalisation. Ce qui ne signifie pas que les deux albums soient en parfaite continuité.

«Compter les corps, on l’a fait avec le souci de créer un album plus peaufiné, de pousser au maximum, de faire un disque « parfait ». Ce n’était vraiment pas la direc­tion avec Requiem pour les sourds, explique Marie-Eve. On a voulu un son plus authentique. On avait envie que ce soit plus vrai. Quand quelqu’un fait un solo, eh bien, il manque une guitare derrière parce qu’il n’y a que deux guitaristes dans le groupe.»

«Authentique», ce mot revient souvent au long de l’entrevue, qu’il soit question de musique, d’idées, de relation avec les fans. Ceux-ci sont d’ailleurs invités à en juger par eux-mêmes dès le lancement de l’album… mercredi à L’Astral.

Requiem pour les sourds
En magasin dès mardi

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