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Roast Battle: oser les blagues sous la ceinture à la télé

Alex Barrette dans Roast Battle
Photo: Z Télé

Les chaînes spécialisées s’accrochent à l’auditoire toujours abonné au câble et tentent par tous les moyens de rallier de nouveaux adeptes. C’est un combat un peu perdu d’avance en raison du désistement de la nouvelle génération et de l’abondance du contenu gratuit sur le web, mais ça nous donne quand même une belle dose de projets créatifs sur nos ondes avec un peu plus de risques et des niches plus étroites.

Z télé, notamment, tente des choses avec sa nouvelle identité et une nouveauté sur la grille cet hiver fera jaser: Roast Battle.

Les amateurs d’humour américain sont familiers avec le concept et, sinon, on offre au public du Québec une version très acide d’un bien-cuit sous forme de duel entre deux humoristes. Si vous pensez retrouver l’humour plus propre d’un Prière de ne pas envoyer de fleurs, par exemple, détrompez-vous tout de suite. Alex Barrette, à l’animation, est très loin de son taxi payant et distribue les coups bas comme un cuisinier ses échantillons dans les allés d’un supermarché. C’est une nouvelle facette très intéressante à son personnage public.

Le tournoi décliné en huit épisodes nous présente des humoristes qui s’échangent des blagues comme des jabs avec une seule intention: faire plier les genoux de son rival. C’est inusité sur nos ondes vu notre humour plus propre à la télé, mais ça fait du bien de voir une alternative, quelque chose pour les amateurs de blagues plus cinglantes.

Évidemment, votre appréciation reposera sur les gags envoyés par les humoristes. Ça reste très subjectif. Je vous recommanderais d’y jeter un œil, particulièrement pour découvrir de nouveaux visages à l’écran comme Frank Grenier qui manie le gag salé comme un chirurgien son scalpel.

Ceci dit, mon seul bémol par rapport à Roast Battle est la très lourde production de l’émission. On a ajouté un DJ pour ponctuer les gags et deux comédiens pour faire des distractions entre deux blagues qui font plier les genoux. C’est totalement superflu et ça coupe le rythme des performances scéniques en plus d’enlever du temps d’antenne aux blagues qui sont, au final, la seule raison de syntoniser cette nouveauté.

Le pari demeure réussi, surtout quand on prend conscience du court temps de tournage et de préparation des humoristes avant de sauter sur scène. C’est différent sur nos ondes et c’est une belle fenêtre pour l’humour sur scène. Une ressource naturelle que l’on n’exploite pas suffisamment et c’est ironique puisque nos humoristes sont partout dans nos médias.

Ça se regarde à la télé ou sinon consultez le site de l’émission pour quelques extras.

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