The Death and Life of John F. Donovan: Xavier Dolan confronté à sa «propre inexpérience»
Xavier Dolan avoue avoir été «confronté» à sa «propre inexpérience» lors du tournage de son nouveau film, The Death and Life of John F. Donovan (Ma vie avec John F. Donovan), ce dernier ayant «un scénario qui était très ambitieux» dans plusieurs pays et sur une longue période de temps notamment.
Le réalisateur québécois a fait ces déclarations alors qu’il était lundi soir sur le plateau de Quotidien, une émission français animée par Yann Barthès sur la chaîne télévisuelle TMC.
Son nouveau film – le premier qu’il réalise par ailleurs en langue anglaise – paraîtra le 13 mars prochain en France, mais n’a toujours pas de date confirmée au Québec. En tant qu’écrivain et scénariste, Xavier Dolan a soutenu devoir faire face à de nouveaux défis avec le temps.
«Il y a des sacrifices que je n’aurais pas eu à faire si j’avais écrit un scénario un peu plus solide, a-t-il expliqué. C’est vrai que le processus a été beaucoup plus long que pour les autres [films]. Pour quelqu’un comme moi, qui aime tellement diriger les acteurs – et jouer d’ailleurs aussi–, à certains égards, oui, c’était assez éprouvant.»
Le jeune homme qui atteindra bientôt la trentaine estime toutefois que le plus important, «c’est le résultat». «Je ne pense pas que j’aurais eu la force de venir en parler si je n’aimais pas le film que j’ai fait, a-t-il précisé. J’aurais une forme de gêne, je me cacherais chez moi […], mais en l’occurrence, c’est un résultat dont je suis fier, que j’aurais voulu même partager avec le garçon que j’étais.»
«Tout n’est jamais continuellement parfait pendant 10 ans, a-t-il ajouté sur le ton de l’humour. C’est ce qui a de beau aussi avec le cinéma: la petite histoire, on s’en fout. Ce qui compte, c’est le produit final, le film qu’on voit.»
«Je suis quelqu’un qui tourne en trois mois, qui monte en deux mois, qui présente un film dans un festival quelque part et qui après, revient à la maison écrire, financer, préparer avant de repartir en tournage. C’est une espèce de roue qui tourne continuellement.» – Xavier Dolan, réalisateur.
Celui qui cumule les présences au Festival de Cannes depuis quelques années indique vouloir présenter un film «imprégné de tous les codes américains dont [un jeune comme lui] se serait réjoui dans son enfance». «Des films comme Maman j’ai raté l’avion, Mrs Doubtfire, Titanic; cet esprit, cette énergie, mais avec des thèmes un peu plus inclusifs», a noté le réalisateur lorsqu’appelé à décrire son nouveau produit.
Xavier Dolan a réitéré n’avoir «aucune rancœur» quant au procédé artistique «plus complexe» de The Death and Life of John F. Donovan, surtout «parce que ce film aura été bénéfique, au final». «J’ai appris de plusieurs erreurs et j’ai fait des rencontres extraordinaires, a-t-il observé. Jacob Tremblay [qui interprète Rupert Turner], c’est comme un jeune frère pour moi, donc d’un point de vue distribution, ç’a été une expérience très édifiante.»
Présenté pour la première fois en septembre dernier au Festival international de Toronto (TIFF), le film du jeune réalisateur québécois a reçu un accueil mitigé.