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Cette semaine, Métro craque pour Fourchette, Debouttes!, Grace, l’expo La petite vie…

Photo: Radio-Canada

Cette semaine, l’équipe de Métro craque pour Fourchette, Debouttes!, Grace, l’expo La petite vie, American Prison, Kiinalik: These Sharp Tools et les jeunes héroïnes de Dérive.

1. Fourchette
«Il me textait tout le temps en majuscule, pis je trouve que c’est vraiment une belle marque d’amour. Mais… je l’ai laissé, faque…» Cette phrase, c’est Sarah, alias Fourchette, qui la prononce. Elle donne le ton à cette formidable web-série signée Sarah-Maude Beauchesne, qui s’est inspirée de son blogue Les fourchettes pour en écrire le scénario. En buvant plusieurs coupes de rouge léger et en portant des jeans tellement serrés qu’ils font mal aux ovaires, Sarah, jeune écrivaine au cœur brisé, apprend à tourner la page et, surtout, à s’aimer. Dans le rôle de son alter ego, l’auteure de la série crève l’écran par son naturel et sa vulnérabilité. Dès le premier épisode, on s’attache à Fourchette, surnommée ainsi en raison de sa silhouette longiligne. En montrant en parallèle les souvenirs de sa relation avec Samuel (Guillaume Laurin) et sa nouvelle vie de célibataire, Fourchette aborde des thèmes lourds comme les relations toxiques et la dépendance, tout en étant hyper réaliste et très drôle (oui, on pense au caméo de Wilfred LeBouthillier!). Marie-Lise Rousseau

2. Debouttes!
En 1971, les femmes ne pouvaient être jurées.Soupçonnée d’être felquiste, Lise Balcer est appelée à témoigner au procès de Paul Rose. Elle refuse afin de dénoncer cette injustice. Le jour de sa sentence, sept militantes du Front de libération des femmes (FLF) perturbent l’audience. La baladodiffusion Debouttes! revient sur cet événement oublié par les historiens. Lise Balcer et Marjolaine Péloquin, du FLF, y racontent comment elles ont lutté pour les droits des femmes, même en prison. Une belle leçon d’histoire qui montre comment la cause des femmes a fait du chemin. debouttes.telequebec.tv Marie-Eve Shaffer

3. Grace
«Le bout de miroir capture des bribes du monde. Elle y piège le soleil sous un écheveau de nuages, l’abaisse vers ses pieds.» C’est dans une prose d’une rare beauté, comme en témoigne cet extrait, que Paul Lynch raconte le destin de Grace Coyle, jeune Irlandaise de 14 ans. Dans le contexte de la Grande Famine de 1845, elle est contrainte d’aller gagner sa vie en ville déguisée en homme. On connaissait déjà l’auteur pour ses deux précédents romans, Un ciel rouge, le matin (finaliste du Prix du meilleur livre étranger) et La neige noire (prix Libra’à nous). Ce nouveau titre, qui dépeint avec maîtrise l’Irlande du XIXe siècle, ne déçoit pas. Aux éditions Albin Michel. Jessica Dostie

4. L’expo La petite vie
Si vous n’y êtes pas déjà allé, l’exposition sur l’émission culte imaginée par Claude Meunier est à mettre à votre agenda. L’expo présente les décors originaux et de nombreux éléments qui ont marqué l’imaginaire québécois, comme la voiture de Popa et Moman, dans laquelle on peut monter. C’est rafraîchissant d’avoir le droit de toucher aux objets d’une expo, et même d’essayer le fameux lit à la verticale. En plus, Claude Meunier sera présent ce dimanche pour une séance de signatures. Jusqu’au 7 avril au musée Pointe-à-Callière. Philippe Lemelin

5. American Prison
En 2014, le journaliste de Mother Jones Shane Bauer a réussi à se faire embaucher comme gardien dans une prison privée de la Louisiane, et ce, sans expérience ni qualifications. Au-delà du coup d’éclat, le récit captivant qu’il a tiré de ses quatre mois passés au pénitencier de Winnfield révèle la perversité d’un système basé sur l’exploitation des plus vulnérables à des fins mercantiles, sans aucune considération pour leur santé, leur sécurité et leur réhabilitation. Aux éditions Penguin Random House. Benoit Valois-Nadeau

6. Kiinalik: These Sharp Tools
La compagnie torontoise Buddies in Bad Times Theatre livre l’histoire profondément émouvante de la rencontre entre Laakuluk Williamson Bathory et Evalyn Parry sur un bateau en route vers le Groenland. L’une étant Inuite et mère de famille, et l’autre, queer et blanche, tout semble séparer ces talentueuses artistes. Pourtant, dans un dialogue parsemé de guitare folk, de chants de gorge et de poésie trilingue, elles réconcilient avec une rare sensibilité l’histoire douloureuse qui déchire leurs cultures. Au tomber du rideau, les mots de Laakuluk nous hantent longtemps : «Nous n’avons pas besoin de performer l’Inuit, nous pouvons simplement être Inuit et faire ce qu’on veut.» À l’Espace libre jusqu’à demain. Charlotte Mercille

7. Les jeunes héroïnes de Dérive
En plus d’être un film bouleversant, sensible et lumineux, Dérive révèle au grand écran le talent des jeunes comédiennes Éléonore Loiselle et Maèva Tremblay, qui en sont toutes deux à leur première expérience au cinéma. Dans la peau respectivement d’Océanne et de Marine, deux sœurs endeuillées après le décès de leur père, les actrices âgées d’à peine 15 et 12 ans lors du tournage incarnent à merveille la résilience, ainsi que l’authenticité et le malaise des premières expériences adolescentes. Elles brillent aux côtés de comédiens bien établis comme Mélissa Désormeaux-Poulin et Emmanuel Schwartz. En salle. Marie-lise rousseau

Et on se désole pour

Serge Fiori, seul ensemble
Permettez-nous de faire entendre une voix discordante dans le concert d’éloges suivant le spectacle Serge Fiori, seul ensemble, du Cirque Éloize. Vrai que les fans de l’artiste seront comblés. Mais il est inexact de prétendre que le spectacle pourra intéresser ceux qui ne connaissent pas l’œuvre du chanteur d’Harmonium. Nous qui partions de zéro (donc, sans attache sentimentale), on a trouvé que sa musique ne passe pas l’épreuve du temps, que le choix de garder le son vintage des années 1970-1980 était une mauvaise idée et que le niveau de cirque était décevant. Désolé! Mathias Marchal

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